Analyses

Discours du 6 août 2020 : « les deux fautes politiques d’Alassane Ouattara », selon un politologue ivoirien

Mis à jour le 12 août 2020
Publié le 12/08/2020 à 7:48 , , ,

Le chef de l’État Alassane Ouattara a mis fin au suspens quant à sa candidature pour la présidentielle d’octobre prochain. Retour sur son discours du 6 août 2020, analyse Dr Adolphe Blé Kessé, politologue.

« Lors de son adresse à la Nation le 6 août à l’occasion de la commémoration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président Ouattara a commis deux fautes politiques qui pourraient avoir des conséquences dramatiques.
La première faute est qu’il a confondu la Nation et ses partisans. Il a profité de l’adresse à la Nation pour répondre favorablement à la demande de ses partisans d’être candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. L’État  est subordonné aux intérêts partisans. L’intérêt national en termes de libération des prisonniers politiques civils et militaires est négligé au profit de ses intérêts partisans » relève le politologue.

Selon lui, « La deuxième faute politique est qu’en se portant candidat, le président a, d’une part violé la Constitution dont il est le garant et au nom de laquelle il a prêté serment. Premier parjure. Le deuxième parjure en termes du respect de la parole donnée est que le président Ouattara a renié sa propre parole. Le 5 mars 2020 à Yamoussoukro il avait déclaré solennellement devant les élus de la Nation qu’il ne serait pas candidat au profit de la jeune génération. Ces deux fautes graves auront sans doute des conséquences sur la stabilité et la survie du régime » croit savoir Dr Adolphe Blé Kessé, enseignant-chercheur à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo.

Alassane Ouattara, après avoir annoncé son retrait de la course à la prochaine présidentielle, a finalement décidé de briguer un nouveau mandat.

Sandra Kohet
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