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Café-cacao, voici comment les prix bord champ sont fixés

Mis à jour le 2 octobre 2023
Publié le 02/10/2023 à 11:21 , ,

900 FCFA/Kg pour le café et 1 000 FCFA/Kg pour le cacao sont les prix à pratiquer pendant la campagne principale pour ces produits de rente en Côte d’Ivoire. Ces prix sont à la hausse de 150 FCFA pour le café et de 100 FCFA pour le cacao. Qu’est-ce qui explique cela et comment fixe-t-on les prix bord champ du café et du cacao ? 7info a joint un spécialiste.

 

1 000 FCFA, c’est à ce prix que les pisteurs et autres acheteurs devront acheter le kilogramme de cacao pour la campagne principale 2023-2024. Pour le café, ces acteurs de la filière devront également débourser 900 FCFA par kilogramme auprès des paysans.

Ces prix minimum bord champ sont nouveaux et différents de ceux pratiqués jusque-là. Pour rappel, pendant la campagne principale et la petite campagne 2023 de cacao, le kilogramme de ce produit était payé à 900 FCFA. Le kilogramme du café lui était payé à 750 FCFA.

Qu’est-ce qui explique ces changements de prix, bien souvent décriés par les producteurs, et comment fixe-t-on les prix bord champ des kilogrammes de café et de cacao ?

Dr Roméo Boyé est un macro-économiste. Il est modélisateur et chercheur à la cellule d’analyse de politiques économiques du Centre ivoirien de recherche économique et sociale (CIRES). Il donne des éléments de réponse.

« Le prix bord champ est décidé sur la base de plusieurs informations que sont : le prix international, les coûts supportés par les autres acteurs autres que les planteurs. Cependant, il y a un seuil de prix que l’Etat garantit au planteur pour ne pas affecter négativement ou profondément son bien-être. Cette garantie est justifiée par le fait que le cours du cacao soit très variable. C’est une façon de prémunir le planteur contre le risque. Car par nature, tout bien est contingent », explique-t-il à 7info qui l’a joint.

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« Souvent, il a été remarqué que les prix en Côte d’Ivoire soient plus bas qu’au Ghana voisins par exemple. Ceci se justifie par certains coûts supportés par les acheteurs de cacao et de café. Cela peut être les tracasseries routières, liées aux coûts de transport et les frais et taxes payés au port par exemple. En effet, il faut remonter la pente pour mieux voir la composition et le niveau des coûts depuis le bord champ jusqu’au-delà de nos frontières », précise le spécialiste ivoirien.

La Côte d’Ivoire est le premier pays exportateur de cacao dans le monde avec 45 % de la production mondiale. En 2022, le pays a produit 2,4 millions de tonnes de cacao. En ce qui concerne le café, la Côte d’Ivoire représente le 4e plus gros producteur africain derrière l’Éthiopie, l’Ouganda et la Tanzanie. Le pays est le 17e mondial. Avec ces performances, est-il possible d’avoir des prix bord champ plus élevés dans le pays ?

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Oui, répond Dr Roméo Boyé.

« Tout dépend des cours mondiaux. L’Etat, lui à son niveau, ne fait qu’empêcher que ce cours n’aggrave la pauvreté du planteur en fixant un prix minimum », précise l’universitaire ivoirien.

 

Richard Yasseu

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