Défense

49 militaires arrêtés, pourquoi le Mali a-t-il choisi le Togo comme médiateur ?

Mis à jour le 25 juillet 2022
Publié le 22/07/2022 à 1:00 , , , ,

Ça aurait pu être le Burkina Faso, le Sénégal ou un autre pays. Mais c’est le Togo qui a été désigné pour assurer la médiation dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens traités de « mercenaires » par Bamako. Un politologue donne les raisons de ce choix.

Ils n’ont pas encore été libérés malgré les appels incessants des autorités ivoiriennes. Les 49 soldats ivoiriens, qualifiés de « mercenaires » et arrêtés à l’aéroport de Bamako le dimanche 10 juillet 2022, espèrent retrouver leurs familles le plus vite possible.

Pour résoudre la crise, c’est le Togo qui a été appelé en pompier. Envoyé par Faure Yassingbé, le médiateur togolais Robert Dussey a même été reçu par Alassane Ouattara à Abidjan le 19 juillet.

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Selon Jean Paul Kipré, un politologue et spécialiste des questions militaires, Faure Gnassingbé est un allié des hommes forts de Bamako.

« Le Togo parce que depuis le début de ce coup d’Etat, le plus proche ami et soutien des putschistes, c’est Faure Eyadema. Ce n’est pas un secret de polichinelle. De là, à savoir les liens qui les unissent, il faut chercher dans le passé de ces deux pays. Ceci pour vous dire que les putschistes maliens ne font rien d’idéologique ni de rationnel que ce soit avec les Russes ou avec leur peuple ou contre les autres africains », analyse pour 7info l’Universitaire.

Il dépeint aussi par la suite les relations entre le Mali et différentes entités.

« Avec les Russes, c’est essentiellement une affaire de business. Avec leur peuple, c’est de la manipulation. On s’adosse sur une logique passéiste avec l’Union soviétique de l’époque et on réveille les vieux sentiments. Contre la CEDEAO ou les autres africains, on essaie d’opposer les visions libérale et socialiste. Visions qui, face à la réalité africaine, n’ont pas de sens » assure Jean-Paul Kipré.

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Quelques jours seulement après l’arrestation des soldats ivoiriens, les autorités maliennes ont pris des mesures contre la MINUSMA, se mettant davantage à dos la communauté internationale. Après l’expulsion d’Olivier Salgado, le porte-parole de cette force onusienne mercredi dernier, Assimi Goïta et ses camarades semblent à jamais inscrits sur la voie de la rupture totale avec cette force militaire présente sur son territoire.

« Les politiques s’attendaient à ce que les sages et les anciens arrivent à raisonner Faure Eyadema pour qu’il pousse les officiers à revoir leurs ambitions à la baisse. J’en profite pour dire que les putschistes aujourd’hui sont dans une mauvaise passe. Nous devons les laisser régler leurs problèmes avec les Maliens », préconise Jean-Paul Kipré.

Pour l’heure, la médiation togolaise entre la Côte d’Ivoire et le Mali se poursuit. Les soldats ivoiriens, eux, demeurent toujours aux mains des autorités maliennes.

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