Côte d’Ivoire Société

Cherté de la vie: quelle Tabaski face à la hausse des prix ?

Mis à jour le 22 mars 2023
Publié le 16/07/2021 à 11:00 , ,

La fête de Tabaski approche à grands pas. En Côte d’Ivoire, le contexte est bien différent des années précédentes. Outre la menace sanitaire COVID-19, cette fête se fera dans un climat social marqué par la hausse des prix des denrées alimentaires.

Le mardi 20 juillet, les musulmans du monde entier célébreront la Tabaski (Aïd el-Kébir). Une fête durant laquelle ces derniers se retrouvent, habituellement, autour du sacrifice du mouton. Si la question des restrictions sanitaires contre la COVID-19 refait surface, l’inquiétude des musulmans de Côte d’Ivoire se trouve ailleurs.

Depuis le début de l’année, l’on assiste à une flambée des prix des denrées alimentaires sur les principaux marchés du pays. La situation inquiète au point que l’on se demande si la Tabaski 2021 aura le même engouement que les années antérieures.

Alidou Maiga, vendeur de moutons à l’abattoir de Port-Bouët, le plus important du pays, raconte: « cette année, les clients se font de plus en plus rares, car les prix que nous fixons ne leur conviennent pas. Mais nous restons optimistes jusqu’à la veille de la fête », fait-il savoir à 7info. Alidou est à l’image de la majorité des commerçants de ce marché qui partagent avec amertume la passivité des musulmans pour l’Aïd El-Kébir cette année.

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Le coût des bêtes à l’approche de la Tabaski atteint des proportions importantes, car la majorité des animaux sont importés des pays voisins notamment le Mali et le Niger. A Abidjan, le coût d’un mouton de taille moyenne oscille entre 80.000 et 250.000 F CFA. Pour les bêtes de grande taille, il faudra débourser entre 90.000 et 400.000 en témoigne une source jointe par la rédaction de 7info. Pour elle, cette légère augmentation est due au coût du transport et des difficultés d’approvisionnement. Ce qui amène certains musulmans à se passer du sacrifice du mouton.

« Le sacrifice du mouton n’est pas la seule manière pour fêter la fête de Tabaski, on fait avec les moyens », affirme Assita Koné, ménagère et mère de 4 enfants résidant dans la commune de Yopougon.

Pour elle, le plus important c’est le partage et la communion avec ses proches: « nous espérons que tout est mis en œuvre par l’État Ivoirien pour faire respecter le prix » à t-elle ajouté. Un sentiment partagé par la plupart des familles musulmanes qui broient le noir à l’approche de cet important événement religieux. Faute de moyens, elles se tourneront vers les détaillants pour s’approvisionner en viande.

En attendant, la communauté musulmane prépare l’Aïd El-Kébir dans la sobriété, le regard tourné vers les autorités.

Ephrem Thora

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