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Avant de céder le pouvoir aux civils, la junte guinéenne dévoile son calendrier

Mis à jour le 19 avril 2022
Publié le 20/04/2022 à 7:00 , ,
President of the National Committee for Rally and Development (CNRD) Colonel Mamady Doumbouya (C) leaves a meeting with high level representatives of the Economic Community of West African States (ECOWAS) in Conakry on September 17, 2021. - Colonel Mamady Doumbouya's special forces on September 5, 2021 seized Alpha Conde in a Coup, the West African state's 83-year-old president, a former champion of democracy accused of taking the path of authoritarianism. (Photo by JOHN WESSELS / AFP)

Dix étapes clés à franchir avant de céder le pouvoir. C’est ce qu’a décidé la junte militaire guinéenne au pouvoir depuis le coup d’Etat de septembre 2021. Elle a dévoilé le vendredi 15 avril dernier, la liste de ces préalables avant d’envisager la restitution du pouvoir à des civils élus.

 

 

L’information a été donnée à l’occasion de l’ouverture du Cadre de concertation inclusif, lucarne pour la facilitation de la transition politique en Guinée.

La junte militaire n’est pas prête à quitter le pouvoir de sitôt. C’est du moins ce qui est donné de voir, suite au calendrier détaillé par Mory Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, vendredi dernier.

« Le recensement général de la population, le recensement administratif à vocation d’état civil, l’établissement du fichier électoral, élaboration d’une nouvelle Constitution, l’organisation d’un scrutin référendaire, la mise en place des institutions prévues par la nouvelle Constitution, l’élaboration de lois organiques, les élections locales, les élections législatives et l’élection présidentielle « . Ce sont les préalables imposés par la junte militaire dirigée par le Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya avant de passer le témoin aux civils.

Sans chronogramme défini, ces objectifs pourront-ils être atteints à temps alors que la CEDEAO menace de sanctionner la Guinée si elle ne présente pas, avant le 25 avril prochain, un chronogramme raisonnable ? Pour Eddie Guipié, enseignant-chercheur en Sciences politiques, c’est un objectif qui sera difficile à atteindre.

 

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« La junte guinéenne n’a d’autre choix que de négocier auprès de la CEDEAO afin d’avoir un nouveau calendrier pour restituer le pouvoir aux civils. La Guinée est habituée à vivre en autarcie et la CEDEAO étant, elle-même, affaiblie par les épisodes malien et burkinabè, il serait difficile pour elle de sanctionner durement la Guinée. Il faut également noter que la Guinée à l’avantage d’être un pays qui n’est pas enclavé et plus riche que ses voisins, le Mali et le Burkina Faso. Est-ce un moyen de convaincre la CEDEAO de changer d’approche et de reconsidérer un nouveau calendrier ? La question reste posée » analyse pour 7info, l’universitaire.

La réaction de la communauté africaine est attendue dans les prochains jours.

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