Politique

Annulation de la marche de la jeune catholique, des leaders d’opinion se prononcent

Mis à jour le 27 janvier 2020
Publié le 27/01/2020 à 5:01 , , ,

Le 19 janvier 2020 à Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire, lors de la présentation du programme d’activités de l’Archevêché, l’Aumônerie Pastorale des jeunes a annoncé pour le samedi 15 février 2020 une marche pour la paix en Côte d’Ivoire.

« Pourquoi une telle initiative ? En effet, soucieux de la situation socio-politique qui prévaut dans notre pays, les jeunes du Diocèse d’Abidjan, déterminés à prôner la paix, à unir les jeunes et à s’engager à être les messagers et les artisans de paix, ont initié cette action spirituelle forte. Ainsi, pour donner vie à cet engagement, sous l’éclairage de leur aumônerie et soutenus par l’Association des Femmes Catholiques (AFEC), les jeunes ont souhaité une marche priante dénommée « ALLONS A LA PAIX », a indiqué le Chargé de Communication et des Relations Extérieures de l’Archevêché d’Abidjan, Père Augustin OBROU.

Depuis l’annonce de cette marche priante de la jeunesse catholique, certains hommes politiques ont invité leurs militants à se joindre aux religieux. Ce qui a eu pour conséquence de faire monter les tensions politiques. Sur les réseaux sociaux des incitations à la haine religieuse et communautaire foisonnaient. Des appels aux meurtres et à la violence ont poussé le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Adou Richard, a lancé des avis de recherche pour appréhender le nommé Kamagaté Youssouf qui avait sur le réseau social Facebook écrit que « le 15 février, ça sera à chacun son catholique, on va verser un peu leur sang comme pour leur jésus là ».

Face aux risques d’infiltration qui pourraient mettre en péril la vie de ses fidèles et la cohésion sociale, le Cardinal KUTWA a décidé que cette journée de prière du samedi 15 février prochain ait lieu exclusivement au sein de la Cathédrale Saint Paul du Plateau.

Une décision salutaire selon Lacina Karamoko, président de LIDER (Liberté Démocratie et pour la République) car elle aura permis à la Côte d’Ivoire de faire l’économie d’une autre crise.

 « Dès l’annonce de cette marche dédiée à la paix par les initiateurs, le Pr Mamadou koulibaly, ancien Président de l’assemblée nationale et candidat indépendant déclaré pour les présidentielles de 2020, M. Aimé Henri Konan Bédié, ancien président de la République et l’ancien Premier ministre Pascal AFFI N’guessan, ont respectivement appelé « la société civile » et leurs militants à se joindre à la marche programmée par l’église catholique. La récupération politique de ladite marche n’avait d’autres objectifs que de tenter le coup de force, qui reste pour ces opposants, l’unique alternative pour prospérer à nouveau sur la scène politique. C’est la raison pour laquelle, nous saluons, malgré tout, nos hommes de DIEU qui ont mis en avant l’intérêt de notre cher pays qui a retrouvé, grâce au Président Alassane Ouattara et à son Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, la voie du progrès et du développement attendus par nos populations. Refusant du coup de prêter le flanc à ces opposants incapables de mobiliser leurs propres partisans et en panne de programme sérieux pour l’avenir des ivoiriens » soutient le président de LIDER, pro-RHDP.

Tout en saluant le geste du clergé catholique, Hamed Koffi Zarour, candidat à l’élection présidentielle prochaine invite les autorités ivoiriennes à engager des négociations avec l’opposition avant la tenue de la présidentielle. « Ouvrir ou poursuivre un dialogue plus franc et sincère avec la société civile et la classe politique sur les points vitaux pour une élection présidentielle apaisée, juste et transparente en octobre 2020 » est le souhait de ce candidat de l’alternative crédible.

Quant à Roger Youan, leader d’opinion et membre de la civile, le régime d’Abidjan ne voulait pas de la marche initialement prévue.

« Ils ont été contraints de prendre cette décision parce que le gouvernement n’a pas réagi et n’a pris aucune mesure pour les rassurer. Je pense donc que le gouvernement ne voulait pas de cette marche priante. Je pense qu’ils ont raison d’avoir annulé leur procession. Mais ça remet sur la place publique la question des libertés individuelles et collectives » se désole cet acteur de la société civile.

Arnaud Houssou

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