Société

A Man, Zouan-hounien, Sipilou, Biankouma, on boit et vit en défiant le Covid-19

Mis à jour le 8 avril 2020
Publié le 08/04/2020 à 6:18 , , , ,

La population du Tonkpi continue de défier avec arrogance et désinvolture les mesures édictées pour contrer la propagation du Covid-19. De   Zouan-Hounien à Sipilou en passant par les départements, de Biankouma, Danané et le chef-lieu de région Man, c’est un triste constat qu’il est donné de voir. La population se fout royalement des mesures gouvernementales. Ce qui contraint certaines autorités à prendre des mesures drastiques à leur niveau respectif.  

Man, le mardi 7 avril 2020, 7info décide de sillonner quelques quartiers après des informations recueillies auprès de certaines personnes qui dénoncent l’existence de maquis et bars recevant du monde et la promiscuité dans les véhicules de transport en commun et le marché. Doyagouiné 2, précisément au sous-quartier toit rouge. Un espace sous manguier est bondé de monde.

Des véhicules de certaines structures étatiques sont stationnés. Sous le manguier et l’apatam construit, une vingtaine de personnes, s’adonnent à une partie de beuverie. L’alcool coule à flot. On cause, sans tenir compte de la distance d’au moins un mètre recommandée par l’État.

Après ce constat effectif, nous décidons de voir du côté des chauffeurs. Un taxi pour nous rendre au centre-ville. Le chauffeur ne porte aucune bavette. Avec notre bavette et le gel hydroalcoolique qui ne nous quitte plus, nous montons dans le taxi. Déjà, il ne reste qu’une place selon les mesures édictées. Deux personnes signalent le taxi. Le chauffeur demande que les deux montent. Ce que nous refusons et une chaude discussion s’engage entre nous.

<<Est-ce le gouvernement qui achète nos véhicules ? Prendre seulement trois personnes dans mon taxi? Je gagne quoi pour le patron et moi-même quoi? Moi je m’en fous de cette maladie, à laquelle je ne crois même pas du tout>>, rétorque le chauffeur de taxi.

 Dépité par de tels propos, nous essayons de le convaincre avant de le quitter. Nous sommes à la grande gare, le constat est ahurissant.

Les mesures barrières? Les voyageurs et chauffeurs n’en ont cure. Un tour au grand marché. Les mêmes habitudes sont là. Les marchandises sont à découvert. Aucune précaution hygiénique. L’on s’en moque. <<C’est difficile de vivre ici. Nous avons passé des messages partout dans le marché. Mais, personne n’ose écouter et mettre en pratique les mesures gouvernementales. Nous nous en remettons à Dieu sinon le risque est très grand dans notre cité>>, prévient Sonia Dely, agent bénévole pour la lutte contre le Covid-19.

Les forces de l’ordre et les autorités compétentes font de leur mieux pour la mise en application des mesures gouvernementales dans la ville de Man et tout le département. Le préfet de la région du Tonkpi, Soro kayaha Jérôme, est monté au créneau pour interpeller tous les acteurs engagés dans la crise.

A Biankouma, les populations sont toujours sceptiques. Mais les autorités locales accentuent la sensibilisation. Même son de cloche à Sipilou et Zouan-Hounien. Diomandé Glao et Danin Magloire respectivement députés dans les deux départements sont sur le terrain de la sensibilisation pour amener la population au strict respect des gestes barrières.

Dans le département de Danané, où nous avons suivi la réunion hebdomadaire du comité départemental d’éveil et sécurité élargi au comité de lutte contre les pandémies ce mercredi 8 avril. Les autorités, vu la situation géographique de la localité sont plus strictes et prennent des mesures pour ne pas compter parmi les foyers de la maladie. Elles ont décidé entre autres,  de la fermeture de tous les marchés hebdomadaires dans le département de Danané, la mise en fourrière de toutes les motos et tous les véhicules qui seront pris en flagrant délit de non respect des mesures gouvernementales.

<<Nous voulons que chacun respecte les mesures édictées. Nous avons sillonné des villages et le constat est déplorable. Nous nous joignons au préfet pour demander aux forces de l’ordre de faire leur travail pour nous épargner cette maladie qui est déjà à Zouan-Hounien et Toulepleu, tout juste à côté de nous>>, conseille Ouattara Lacina, maire de la cité des ronces.

Olivier Dan Correspondant Ouest

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