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Quitus de Niamey au Mali et au Burkina Faso pour intervenir, faut-il craindre pour la crise au Niger 

Mis à jour le 27 août 2023
Publié le 27/08/2023 à 11:06 , , , , ,
Est-ce une déclaration de guerre à la CEDEAO ? Dans un communiqué publié le jeudi 23 août 2023, le général Tiani, le nouvel homme fort du Niger a donné quitus au Mali et au Burkina Faso, à l’effet d’intervenir en territoire nigérien en cas d’agression militaire de l’institution sous-régionale. Faut-il avoir des craintes avec cette décision ?
Le Mali et le Burkina Faso pourraient avoir l’occasion de traduire en acte leur solidarité aux nouvelles autorités nigériennes, affichée depuis le début de la crise qui secoue ce pays.
Un concours des armées malienne et burkinabè qui sera effectif, au cas où la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) déciderait d’intervenir militairement, afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Mais le feu vert donné par le Niger au Mali et au Burkina Faso est-il une déclaration de guerre à la CEDEAO ?
« A mon avis NON. Plus les jours passent, plus nous nous éloignons d’une intervention militaire au Niger, une intervention militaire prévue dans ce format dans aucun texte fondamental de la CEDEAO. Ce qui déclenche toute cette avalanche de manifestations, de déclarations et de condamnations. On voit bien qu’au maximum seuls le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Bénin sont restés sur cette position d’attaque. Le feu vert donné par le Niger au Burkina Faso et au Mali n’est aucunement un feu vert d’attaque. Mais doit être plutôt considéré comme une convention de défense du Niger avec l’appui de ces deux pays en cas d’attaque militaire au Niger venant des pays de la CEDEAO. Du coup on remarque bien le clivage de la CEDEAO en deux camps. Nous pouvons ramener cela à la période de la guerre froide où les deux camps de la CEDEAO vont se regarder en chiens de faïence », analyse pour 7info, un acteur des médias vivant au Niger et qui a requis l’anonymat.
Depuis le début de la situation qui prévaut au Niger, les populations sont confrontées à une hausse du coût des denrées alimentaires, du fait des sanctions mises sur le pays. L’annonce de la potentielle intervention des armées maliennes et burkinabè apparait pour certains comme une bouffée d’oxygène.
« Nous sommes en sécurité ici à Tahoua (Niger). C’est seulement à Niamey qu’il y a des manifestations. Cependant, depuis le début des effervescences, nous souffrons de l’augmentation des prix des denrées alimentaires. La vie est devenue chère. Les citoyens souhaitent que la France quitte cette zone (le Sahel). Nous sommes heureux que le Mali et le Burkina prêtent main forte au Niger. Le pays a besoin de 1000 à 1500 soldats pour renforcer les effectifs de l’armée. Le recrutement a déjà été lancé », témoigne à 7info, Ibrahim Andilo, commerçant dans la région de Tahoua.
Dirigés par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force, entre 2020 et 2022, le Burkina Faso et le Mali, sont confrontés comme le Niger à des violences djihadistes récurrentes. Très tôt après le coup d’État du 26 juillet à Niamey, ils ont affiché leur solidarité avec les nouvelles autorités nigériennes, en particulier face à la menace brandie par la CEDEAO d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre constitutionnel. Les deux pays avaient ainsi mis en garde l’institution sous-régionale contre toute intervention au Niger, qui serait assimilée à une « déclaration de guerre ».
Maria Kessé

 

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