26 juillet – 26 août, voilà déjà un mois que le pouvoir d’État a changé de main au Niger. Après son coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) semble davantage s’implanter dans le pays et hors des frontières.
Au Niger, un mois s’est déjà écoulé depuis le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte au pouvoir est aux commandes du pays.
Dirigé par le général de brigade Tiani, l’ex-chef de la garde présidentielle qui s’est révolté contre Mohamed Bazoum, le CNSP tente chaque jour d’asseoir son pouvoir. C’est d’abord le ralliement à sa cause de toute l’armée nationale qui aujourd’hui, endosse le putsch. Ensuite la nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Ali Mahaman Lamine Zeine.
Les nouveaux maîtres de Niamey ne se sont pas arrêtés là. Un gouvernement de transition a également été formé. Cette équipe qui a son sein des moins de dix militaires membres du CNSP mène des actions. Elle prend également des décisions.
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Ce sont notamment des expressions de mécontentement dans ses rapports avec l’extérieur. Le gouvernement mis en place par les militaires nigériens a d’abord dénoncé les accords militaires entre leur pays et la France. Ensuite, après avoir mis fin aux fonctions de certains des ambassadeurs nigériens dans des pays comme la France et le Nigeria, et le rappel de l’ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire, la junte vient à nouveau de marquer un pas dans la rupture des relations diplomatiques avec l’ex-puissance coloniale.
Dans la journée du vendredi 25 août 2023, les nouvelles autorités du Niger ont indiqué que l’ambassadeur français n’est plus le bienvenu dans leur pays. Ils ont donné 48 h à ce dernier pour quitter le territoire nigérien. À ce représentant diplomatique, les militaires au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, reprochent un « refus de répondre à l’invitation du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens de l’extérieur pour un entretien le vendredi 25 août 2023 et d’autres agissements » des gouvernements français.
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Pourtant, rien ne présageait une telle durée de vie de la junte. Opposés au coup d’État, de nombreux pays ont exigé un retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Dans la sous-région ouest-africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) est la première à condamner le putsch.
L’organisation sous-régionale qui met en avant les discussions avec les auteurs du coup d’État, n’exclue pas une intervention militaire dans le pays pour non seulement libérer Bazoum encore aux mains des militaires, mais aussi le réinstaller dans son fauteuil présidentiel. À l’issue de plusieurs réunions, les chefs d’état-major des armées de la CEDEAO ont indiqué avoir déjà constitué une force en attente. Un plan d’intervention est aussi arrêté. Pareille pour une date encore gardée secrète. Les militaires de la CEDEAO disent n’attendre que l’ordre des chefs d’État pour passer à l’action.
Richard Yasseu