Côte d’Ivoire Politique

Plafonnement des loyers- Alassane Ouattara fait la promesse, les consommateurs n’en peuvent plus.

Mis à jour le 8 juin 2018
Publié le 02/05/2018 à 5:42 , , ,

Plusieurs sujets ont été abordés dans son discours. Mais ce sont les questions relatives à la cherté de la vie qui ont eu le plus d’intérêt auprès des ivoiriens. Le Président de la République, Alassane Ouattara, a dans son discours à la nation du 1er mai, réitéré sa volonté d’instaurer un cadre légal, pour réguler le coût des locations de logements dans le pays. Les associations de consommateurs,  réagissent.

5, 6, parfois même au delà de 10 mois de caution. Voici la situation à laquelle est confronté l’ivoirien qui veut louer une maison. Les prix des loyers en Côte d’Ivoire, varient selon les propriétaires et les quartiers, sans aucun cadre légal. Une situation intenable, dénoncée par plusieurs associations de consommateurs, qui exigent un plafonnement du coût des loyers, sans succès. Mais cette fois, c’est le Chef de l’État, lui même qui s’est saisi du dossier. Ce mardi 1er mai, jour de la fête du travail, Alassane Ouattara est, dans son discours, revenu sur la question. Il promet que « l’adoption du projet de loi relatif au bail à usage d’habitation, de juillet 2017, devrait intervenir dans les semaines à venir ». Dans le même temps, les associations de consommateurs, estiment que cette situation, n’a que trop duré. Doukoua Godé, président de la Fédération Nationale des Associations de Consommateurs de Côte d’Ivoire, souhaite qu’une ordonnance soit prise par le Chef de l’État, pour  raccourcir la procédure d’adoption du projet de loi au parlement.

« Nous n’avons aucun droit de douter de la parole du Président. C’est d’ailleurs une bonne chose qu’il en parle. Mais, je pense qu’il pourrait rapidement prendre une ordonnance pour régler le problème sinon, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. S’il faut attendre que le texte parte au parlement qui a désormais deux chambres, les choses risquent de traîner. Au Sénégal, Macky Sall a pris un décret dans ce sens en 2013 et cela a marché. Pourquoi forcément passer par le parlement quand on a le pouvoir d’abréger la souffrance des ivoiriens ? Je pense pour ma part qu’une simple ordonnance ferait l’affaire », a t-il proposé.

Ce sont en effet les plaintes récurrentes des consommateurs, qui ont emmené le gouvernement à proposer un projet de loi en Conseil des ministres, le 12 juillet 2017. Celui-ci « encadre strictement le paiement de loyers d’avance ainsi que la garantie locative (caution), désormais limités à deux mois de loyer. Aussi le paiement de sommes autres que celles prévues par la présente loi constitue une infraction fiscale sanctionnée en tant que telle ». Mais comme son nom l’indique, ce n’est qu’un projet de loi, qui doit faire l’objet d’analyse et d’adoption par l’Assemblée Nationale. Et pour cela, Doumbia Soumaila, président de la plateforme pour la société civile, la démocratie et la paix, basée à Bouaké, estime pour sa part que, « Bien avant que le Président de la République ne se prononce sur ce sujet, des mesures avaient été prises mais n’ont jamais été respectées. Alors, il ne suffit pas de prendre des mesures mais bien sûr, de les faire appliquer. Vers qui devrons-nous avoir recours ? Comment faire appliquer ces lois ? Voici les vraies questions. Ce problème concerne les ivoiriens dans leur ensemble mais on a l’impression que leur souffrance n’émeut personne » a-t-il réagi.

En attendant la mise en place effective de ce cadre légal pour l’application de la loi relative au plafonnement des loyers en Côte d’Ivoire, les ivoiriens continuent de faire face à la réalité. Qui construit sa maison, l’évalue à sa guise sans jamais être inquiété.

Éric Coulibaly

Source : rédaction Poleafrique.info

 

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