Côte d’Ivoire

Pasteur battu à Vavoua, l’homme de Dieu donne sa version des faits

Mis à jour le 12 avril 2023
Publié le 12/04/2023 à 5:13 , , , ,
La vidéo fait le tour de la toile depuis l’après-midi du dimanche 9 avril 2023, jour de Pâques. L’élément filmé présente une bagarre qui oppose un pasteur et un groupe de personnes, dont une femme. Au cœur de la palabre, une affaire de loyer impayé dont est accusé l’homme de Dieu.

C’est le buzz de ces quatre derniers jours. La vidéo est devenue si virale qu’elle a suscité de l’émoi au sein de la population. Elle a également poussé des personnes de bonne volonté à faire des dons en nature et en espèce en faveur de l’homme de Dieu, selon certaines informations. Mais de cette histoire qui se déroule à Vavoua dans la région du Haut-Sassandra au centre-ouest de la Côte d’Ivoire, plusieurs versions existent. Joint au téléphone par 7info, Zan Li Guillaume, le pasteur accusé de non-paiement donne sa version des faits.

« L’affaire qui est devenue virale sur les réseaux sociaux a commencé depuis le dimanche 9 avril 2023, jour de Pâques. J’ai reçu la visite d’un homme et de sa femme auprès de qui je payais un loyer chaque mois, relativement à un magasin dont ils sont propriétaires. Je précise qu’ils étaient accompagnés de leur fils ce jour-là. Je leur ai demandé de patienter et que j’allais les recevoir à la fin du culte. Ce jour-là au lieu de 2 heures de temps, le culte a duré 3 heures compte tenu de la fête, nous avons donc commencé à 9h et nous avons terminé à midi », situe-t-il d’entrée de jeu à 7info.

Lorsque le moment de les recevoir est arrivé, après les civilités d’usage, Zan Li Guillaume indique avoir été informé de ce qu’il devait à ses visiteurs 7 mois de loyer impayé.

« Surpris, je leur ai fait savoir que je n’étais pas d’accord et que j’avais un témoin oculaire nommé Monsieur Benoît. C’est cet homme qui m’avait installé dans le magasin en l’absence du couple propriétaire. J’ai proposé qu’on aille chez lui à domicile pour tirer cette affaire au clair, car toutes les décisions qui devaient être prises, il fallait le faire en la présence de Monsieur Benoît », poursuit-il, non sans préciser que son témoin avait reconnu qu’il devait plutôt trois mois de loyer impayés. Avant d’indiquer que ce témoin lui a également fait la proposition de libérer le magasin.

Une proposition que ne partageait pas l’homme de Dieu qui précise plutôt avoir indiqué être dans un esprit de trouver une solution apaisée.

« Je leur ai fait savoir qu’il fallait que je trouve un autre point de chute avant de récupérer toutes mes affaires qui se trouvaient dans le local. Malheureusement pour moi, la femme a refusé catégoriquement. Au vu de son comportement, on sentait qu’elle était déjà énervée. Me sentant en danger, j’ai proposé qu’on aille tous à la police pour nous expliquer. Arrivés à la police, nous avons été reçus et chacun de nous s’est expliqué devant le lieutenant présent. Finalement, la dame a reconnu les faits selon lesquels je devais seulement trois mois de loyer impayés et nous sommes partis du commissariat de police. Le total des arriérés faisait 15 000 FCFA et séance tenante la femme a exigé que je leur paye l’intégralité de ce que je leur devais. Je lui ai fait savoir que ce n’était pas possible, vu que j’avais pu recueillir seulement 6 500 FCFA comme offrandes lors du culte que je venais de faire », raconte Zan Li Guillaume.

« Je lui ai proposé de lui remettre 5.000 FCFA et de patienter, vu qu’aujourd’hui était un jour férié compte tenu de la Pâques et les points de Mobile Money étaient fermés. J’ai promis que le lendemain ou le surlendemain, j’allais lui remettre le reliquat. Malheureusement, elle a opposé un refus catégorique. Elle ne voulait rien savoir. J’ai un grand frère qui est pasteur et qui a un camp de prière sur la route de Séguéla, j’ai proposé d’aller le voir afin qu’il m’aide à régler ma dette, mais là encore ils ont refusé. Ils m’ont par la suite barré la route et j’ai été agressé physiquement (vêtements déchirés, blessures à la poitrine, doigt déplacé, douleurs au poignet, à la tête et à la cheville) par le monsieur, la dame et leur fils  », poursuit l’homme de Dieu.

À en croire son récit, après l’agression dont il a été victime, Zan Li Guillaume indique être retourné au commissariat pour un constat d’usage.

« Après les réprimandes de la police, la femme a abandonné tout l’argent qu’on devait lui remettre pour se rendre à Daloa et son mari est parti à Duékoué et jusqu’aujourd’hui je n’ai plus de nouvelles », conclut le pasteur.

Richard Yasseu

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