Défense

Mali 46 militaires ivoiriens, la CEDEAO et Goita se quittent après des « échanges francs »

Mis à jour le 3 octobre 2022
Publié le 30/09/2022 à 6:00 , , ,

Le président gambien Adama Barrow et son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo, arrivés à Bamako jeudi, en milieu de journée, ont quitté le Mali sans qu’aucune information n’ait filtré sur les négociations autour du dossier des 46 soldats ivoiriens détenus par la junte.

 

En absence des chefs d’États togolais, Faure Gnassingbé et sénégalais, Macky Sall, qui se sont fait représenter à Bamako, la mission de haut niveau dépêchée par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est repartie du Mali en fin de journée du jeudi 29 septembre. Les envoyés de l’organisation sous-régionale ont-ils convaincu la junte malienne quant à la libération des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet ?

Difficile de le dire. La mission de haut niveau a quitté la capitale malienne en début de soirée sans faire de déclaration sur l’objet de son déplacement.

Selon des indiscrétions, les envoyés de la CEDEAO ont eu de longs entretiens avec les autorités maliennes, sous forme de séances de travail restreintes. L’information indique aussi qu’il y a un huis clos entre le président malien Assimi Goïta et ses deux homologues.

Dans un tweet, le colonel Assimi Goïta lève un coin du voile sur la rencontre avec ses visiteurs.

Il y a eu des « échanges francs et sincères sur des questions d’intérêts régionaux. Attaché à sa souveraineté, le Mali reste ouvert au dialogue », écrit-il.

En dehors de la CEDEAO, la libération des soldats ivoiriens a été réclamée à maintes reprises par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Lors de son discours à la tribune des Nations unies le 24 septembre 2022, le Premier ministre par intérim du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré que son pays se tenait scrupuleusement à la note verbale de la MINUSMA du 22 juillet dans laquelle il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les soldats ivoiriens détenus et les Nations Unies.

Les efforts déployés par la médiation togolaise, sous le leadership du président Faure Gnassingbé, ont permis la libération des trois femmes parmi les 49 soldats, en marge de la 3e réunion du Groupe de suivi et de soutien à la transition au Mali tenue début septembre à Lomé au Togo.

Mais lors d’une audience accordée le 9 septembre au ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, le colonel Goïta a fait comprendre que, au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de « ses soldats », elle continue de servir d’asile politique à certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice.

Selon le président malien, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire « pour déstabiliser » son pays. D’où son exigence de ne les libérer que contre l’extradition des opposants maliens protégés par Abidjan.

Une déclaration qui a naturellement provoqué la réaction des autorités ivoiriennes qui ont opposé une fin de non-recevoir. Pour Bamako, en dénonçant une « prise d’otages » et en exigeant la « libération sans délai de ses soldats », Abidjan est en train d’adopter « une posture de victime ».

LIRE AUSSI : Pourparlers Mali-CEDEAO : Faure Gnassingbé s’est fait représenter

Dans un communiqué publié le lendemain, le gouvernement malien a accusé la Côte d’Ivoire de vouloir « transformer une affaire bilatérale en une crise diplomatique », avant de mettre en garde ce pays voisin contre « toute tentative de manipulation (de la CEDEAO) visant à se soustraire de sa responsabilité vis-à-vis du Mali pour une affaire judiciaire ».

Tristan SAHI

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE