Continent Politique

46 militaires ivoiriens, jusqu’où iront Abidjan et Bamako ?

Mis à jour le 27 septembre 2022
Publié le 24/09/2022 à 2:07 , , , , , , , ,

Les multiples médiations et facilitations n’ont pas changé grand-chose. Entre Abidjan et Bamako, on est loin d’une solution dans l’affaire des militaires emprisonnés au Mali. Jusqu’où iront ces deux pays ?

 

L’un exige la libération de ses militaires emprisonnés, l’autre qui considère ces soldats comme des ‘’mercenaires’’ entend les échanger contre ses opposants en exil. Entre Abidjan et Bamako le dialogue de sourd continue. Il semble même avoir atteint un stade où les deux bords ne peuvent être conciliés.

Abidjan qui a jusque-là privilégié la voie diplomatique semble exaspéré. À son initiative, un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est tenu le jeudi 22 septembre 2022 à New York en marge de la 77e Assemblée générale de l’ONU. Un rendez-vous sollicité pour exprimer son haro sur l’attitude de Bamako qu’il accuse de prendre en ‘’otage’’ ses militaires, contrairement aux accusations faites auparavant.

« La demande des autorités maliennes d’extrader des opposants vivant sur le sol ivoirien prouve bien que les 46 soldats inculpés ne sont pas des mercenaires mais plutôt des otages », avait signifié la présidence ivoirienne dans un communiqué le mercredi 14 septembre 2022 à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité.

Un argument aussi soutenu par Antonio Gueterres, le secrétaire général de l’ONU pour qui ces militaires « ne sont pas des mercenaires, c’est évident ».

Idem pour le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo par ailleurs président en exercice de la CEDEAO. Selon lui, a leur place  » les maliens gagneraient à libérer les militaires sans conditions ».

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Autant d’interventions et d’initiatives qui ne font cependant pas bouger les lignes. La position malienne reste inchangée.

Jusqu’où Bamako ira dans la détention des soldats ivoiriens? L’intransigeance des autorités maliennes pourrait-elle pousser Abidjan à l’extrême ?

« Aucune raison d’envisager l’option militaire »

De l’avis d’observateurs, la solution négociée sera toujours de mise dans la résolution de ce conflit.

« A ce stade il n’y a aucune raison d’envisager l’option militaire ou une confrontation armée entre la Côte d’Ivoire et le Mali d’autant que le sommet extraordinaire de chefs d’État qui vient de se tenir à New York a décidé d’envoyer une mission de haut niveau. Laquelle mission est composée par les présidents du Ghana, du Sénégal et du Togo qui doivent arriver à Bamako pour obtenir la libération des 46 soldats ivoiriens. Et le sommet extraordinaire a pris fait et cause pour la Côte d’Ivoire, estimant que la condition posée par la partie malienne n’était pas acceptable et que ces personnes ne sont pas des mercenaires mais des soldats envoyés régulièrement dans le cadre de la Minusma », analyse pour 7info, Seidick Abba, un journaliste écrivain et spécialiste des questions africaines.

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Selon l’expert africain, la Côte d’Ivoire va attendre d’abord les résultats de ces différents efforts de la CEDEAO pour obtenir la libération de ses soldats.

« Même si cette libération n’intervenait pas, le dossier est entre les mains de la CEDEAO puisque les chefs d’État ont fermement condamné cette incarcération. C’est à eux d’envisager des sanctions contre le Mali. On constate qu’ils donnent une chance à la négociation encore avant d’envisager tout autre mesure de sanctions contre la junte malienne « , dit-il.

Depuis le 10 juillet 2022, 49 militaires ivoiriens sont emprisonnés à Bamako. Trois d’entre eux notamment des femmes ont été libérés courant août pour des raisons humanitaires. Les 46 autres sont toujours en détention.

Richard Yasseu

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