Société

Le Tonkpi vit dans la psychose d’une nouvelle crise

Mis à jour le 5 novembre 2020
Publié le 05/11/2020 à 6:28 , ,

Les rues de Man, capitale de la région du Tonkpi qui d’ordinaire grouillent de monde sont quasi désertes depuis le 31 octobre, jour du scrutin présidentiel. Dans les villes comme Bin-Houyé et Zouan-Hounien, où plusieurs informations erronées ont circulé avant le scrutin présidentiel, les commerces sont fermés et les rues vides.

Selon plusieurs sources, des mercenaires venus du Liberia auraient envahi la région. Ce qui cause la psychose au sein de la population qui a encore les séquelles des crises passées. « Nous avons appris que des gens s’apprêtent à semer des troubles à Danané, Man et Zouan-Hounien. Des Libériens spécialement recrutés pour la cause seraient parmi nous. Nous savons tous de quoi sont capables ces gens-là. Nous vivons avec la peur au ventre. Nous sortons avec beaucoup d’attention« , relate Dion Rodrigues, habitant de Man.

Tenanciers de maquis et gérants de bars ne font plus recette. « Depuis le jour de l’élection présidentielle, jusqu’à ce jour, il est difficile de faire de bonnes affaires. Il y a tellement de rumeurs dans la ville que les gens ont peur de sortir. Non seulement la boisson manque, à cause des troubles sur la route. À partir de 21 heures, les quelques rares personnes qui arrivent, quittent rapidement les lieux pour éviter des surprises désagréables », relate Mike un homme de la nuit dans la capitale du Tonkpi.

À Doyagouiné 1er, la rue princesse locale, c’est la désolation. « Vous voyez ? Avant cette histoire, nous pouvions faire facilement une recette de plus de 100 000 francs les soirs. Aujourd’hui, avec tout ce qui se raconte, nous ne pouvons plus prendre beaucoup de poulets, de poissons pour l’approvisionnement », explique une tenancière de restaurant. Un jeune joint à Zouan-Hounien, nous dit la même chose. « La vie, certes, reprend un peu. Mais nombreux sont les parents qui ont fui pour le Liberia ou ailleurs. Nous faisons avec, mais la peur nous hante. Quand tu te réveilles le matin et qu’il n’y a rien, tu rends gloire à Dieu« , explique-t-il.

Il faut noter que le HCR au cours d’un point presse à Genève, il y a deux jours, annonçait l’arrivée de plus de 2600 personnes qui par crainte de violences ont cherché refuge au Liberia.

Olivier Dan correspondant

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