Continent

Le Cameroun adopte un statut spécial pour les régions anglophones en crise

Mis à jour le 19 décembre 2019
Publié le 19/12/2019 à 11:58 , , , , , , ,

Depuis trois ans, Bamenda et Buéa, régions anglophones situées au Nord-ouest et au Sud-ouest du Cameroun, sont secouées par un conflit féroce opposant le gouvernement aux séparatistes. Les forces de défense camerounaises peinent à contenir les violences meurtrières et quadrillent scrupuleusement la ville. Ce vendredi 13 décembre, une session extraordinaire de l’Assemblée nationale s’est ouverte. Un projet de loi octroyant un statut spécial aux régions en conflit a été adopté ce mercredi.

Depuis trois ans, les combats entre l’armée et les groupuscules séparatistes tiennent en otage la population anglophone du Cameroun. Commerces et écoles sont quadrillés par les forces de défenses camerounaises. Selon l’Organisation non gouvernementale International Crisis Group, la crise aurait entraîné la mort de plus de 2000 Camerounais et poussé 530.000 personnes à fuir leurs domiciles. La population se sent lésée par rapport à la majorité francophone du pays et réclame plus de représentativité pour les anglophones. La majorité d’entre eux souhaitent un retour au fédéralisme mais une minorité exige l’indépendance et la proclamation d’un nouvel Etat : l’Ambazonie.

Fin 2017, le conflit s’est durci face à la répression des manifestations pacifiques et l’intransigeance du Gouvernement.

Après trois ans de conflit, Yaoundé a réagi, fin septembre, sous la pression internationale. L’Etat a organisé un grand dialogue national pour résoudre la crise mais les populations continuent de vivre sous la menace.

Le statut spécial voté par les députés Camerounais est la principale recommandation sur laquelle s’étaient accordés les participants au grand dialogue national convoqué par le président Paul Biya début octobre 2019. Si le Sénat l’adopte, les régions anglophones seront autorisées à élaborer des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la justice. Aussi, bénéficieront-elles d’une chambre des représentants et d’une chambre des chefs traditionnels.

Jusqu’ici les dialogues n’ont toutefois pas permis un retour à la paix. Les violences contre les civils se seraient intensifiées. Par ailleurs, on s’interroge sur l’issue des élections législatives prévues en février 2020. Les deux partis d’opposition ont annoncé leur intention de boycotter le scrutin, rendu peu crédible à leurs yeux du fait des combats de ces deux régions, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).

Manuela Pokossy-Coulibaly

7info.ci

 

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE