Politique

L’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) demande la grâce présidentielle pour la moitié des détenus 

Mis à jour le 20 avril 2020
Publié le 20/04/2020 à 2:05 , ,

Le mercredi 08 avril 2020, le Président de la République a gracié un millier de détenus encourant des peines légères et 1004 autres en fin de peine dans le but de résoudre un souci sécuritaire et sanitaire. Alternative Citoyenne Ivoirienne, une organisation de la société civile a appelé le lundi 13 avril 2020 « à l’élargissement de la grâce à la moitié des détenus si possible en tenant compte des délits et en privilégiant les prisonniers militaires, les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion, l’équipement du personnel pénitentiaire en matériel de protection, ainsi que tous les détenus, une évolution des conditions carcérales qui prennent en compte les standards internationaux, la relocalisation des détenus vers des sites provisoires aménagés à cet effet »

« Il s’avère qu’en ces temps de la pandémie du covid-19, le respect des mesures, plus précisément DE LA DISTANCIATION SOCIALE est quasiment impossible à cause de la promiscuité due au fait qu’un détenu ne disposerait que de 0,37 mètre carré comme espace. La situation dans les prisons et particulièrement à la MACA est donc très préoccupante et il est à craindre un embrasement tant pour les prisonniers que pour tout le personnel d’encadrement », soutient la note signée de la  présidente Pulchérie Gbalet.

Cette activiste estime que les « 2004 prisonniers libérés le 08 avril sont insuffisants pour lutter efficacement contre le COVID-19. Si nous nous en tenons aux chiffres disponibles, il faudrait en libérer 14 011 pour respecter la capacité d’accueil de toutes les prisons de Côte-d’Ivoire, soit 12 007 de plus », rappelle-t-elle.

Selon le communiqué de Alternative citoyenne ivoirienne, la Côte d’Ivoire compte 34 prisons avec une capacité d’accueil de 6989 détenus. Il existerait actuellement environ 21000 prisonniers sur toute l’étendue du territoire national, soit une surpopulation de 300%. A la Maison d’arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), principale prison du pays construite dans les années 70, il y a actuellement une population de 7 890 prisonniers pour une capacité d’accueil de 1500 places.

« Des rumeurs font état de personnes atteintes et même de décès dus au COVID-19 à la MACA et d’un grand désespoir des prisonniers dont les cellules sont surchargées. Il nous est également revenu que seul le personnel pénitentiaire serait protégé et que les détenus seraient livrés à eux-mêmes », a souligné Pulchérie Gbalet interpellant « toutes les chancelleries et les organisations des droits de l’homme pour qu’elles interviennent, afin de sauver la situation pendant qu’il est encore temps ».

Alternative Citoyenne ivoirienne ne dit en rien si elle a effectué un monitoring sur place, essayé de visiter les prisons pour se faire un idée réelle de la situation. Pour une organisation chargée d’actions de portée sociale, prendre la rumeur pour concevoir un rapport est approximatif.

Sandra Kohet

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