Société

Journée mondiale du droit à l’avortement, ce que dit la loi en Côte d’Ivoire

Mis à jour le 28 septembre 2020
Publié le 28/09/2020 à 5:17 , ,

Avortement ou interruption volontaire de grossesse. Un droit célébré tous les 28 septembre dans le monde.

Si dans certains pays l’avortement est un droit célébré, voici ce que dit la loi sur cette pratique en Côte d’Ivoire.

28 septembre, c’est la date commémorant le droit mondial à l’avortement. La journée est marquée en France par la réaffirmation de l’engagement de ce pays en faveur des droits des femmes et des filles, en particulier ceux relatifs à la santé sexuelle et reproductive comme le fait savoir diplomatie.gouv.fr. Le ministère français de la Santé a même mis en service un numéro vert national. Ce contact est destiné à informer sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Si dans ce pays, ce droit à l’avortement est un acquis, ce n’est pas le cas partout. En Côte d’Ivoire, la pratique est proscrite. Des textes de loi la sanctionnent. Le Code pénal ivoirien définit des conditions précises sur la question. En son article 28, la loi nationale dispose que « la pratique de la contraception temporaire ou irréversible est autorisée par l’autorité publique qui en détermine les moyens et les méthodes. Les modalités de prescription et d’administration des produits contraceptifs sont déterminées par arrêté du ministre chargé de la Santé ».

Cependant, en son article 60, le Code pénal interdit la pratique de l’avortement. « Toute personne qui, en dehors des cas limitativement prévus à l’article 28 de la présente loi, procède ou incite à un avortement ou fournit conseil ou un moyen quelconque en vue de procéder à un avortement est punie des peines prévues par le Code pénal », prévient le législateur ivoirien.

Une disposition légale soutenue par des observateurs nationaux. Dr Kouakou Albert Yao, est Enseignant-chercheur en Sociologie de la santé, à l’université Lorougnon Guédé de Daloa dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire. « Avorter, c’est ôter la vie à un individu« , rejette-t-il.

« Je dirai qu’au lieu de parler d’avortement ou du droit à l’avortement, il conviendrait plutôt de faire la promotion de l’éducation à la santé responsable que nous prônons depuis longtemps. Avorter, c’est arrêter le processus de développement du fœtus après fécondation. En clair, c’est ôter la vie à un individu. En vertu donc de quels droits, un individu s’arrogerait-il le droit d’ôter la vie à un autre ? Parler du droit à l’avortement revient dans ce contexte, à dépénaliser l’avortement qui selon le droit, est un crime. Je pense qu’il faut plutôt éduquer la population à la sexualité responsable: ce qui permettra à chacun de vivre pleinement sa sexualité, de choisir le moment d’avoir des enfants. Cela nous évitera d’utiliser le droit pour dépénaliser l’avortement en utilisant « ce crime » comme un moyen contraceptif », analyse-t-il pour 7info.ci qui l’a joint.

Selon diplomatie.gouv.fr, 42% des femmes dans le monde vivent encore dans un pays où la loi restreint ou refuse l’avortement. Chaque année, 25 millions de femmes pratiquent une interruption volontaire de grossesse : 47 000 perdent la vie et 3 millions souffrent de complications post-avortement.

Richard Yasseu
7info.ci

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