Politique

Guillaume Soro : ce que risque l’ex-président de l’Assemblée nationale dans l’affaire Michel Gbagbo

Mis à jour le 26 novembre 2021
Publié le 25/11/2021 à 5:09 , ,

Pour les proches de Guillaume Soro, le rebondissement dans l’affaire Michel Gbagbo n’est pas à craindre. Ils le mettent au compte d’actions politiques pour nuire à leur mentor.


Faut-il craindre pour Guillaume Soro ? L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a été convoqué le mercredi 24 novembre 2021 par la juge française Sabine Kheris.

Alors que l’on croyait le dossier « classé », la justice française a appelé Guillaume Soro à comparaître dans l’affaire de la plainte déposée contre lui par Michel Gbagbo à Paris. Le fils de Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, accuse Guillaume Soro « d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire ». Des faits commis du 29 mars au 11 avril 2011 à Abidjan.

Pour les proches de l’ex-Premier ministre, le rebondissement dans cette affaire n’est pas une surprise. Ils le mettent sur le compte d’actions politiques pour nuire à leur mentor. « Pour nous, ce qui s’est passé à Paris est un épiphénomène. Cela ne nous ébranle point du tout. Pour tout vous dire, nous ne sommes pas surpris. Ces actions ont des visées purement politiques pour nuire à notre leader… Les gens ont tenté toutes les procédures, dont un mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro, cela n’a pas abouti. On cherche donc de nouveaux moyens pour le nuire politiquement », commente pour 7info, Traoré Mamadou, un cadre de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement politique créé par Guillaume Soro.

En 2015, dans le prolongement de cette plainte, l’ex-député de Ferkessédougou alors président de l’Assemblée nationale en déplacement à Paris avait échappé de justesse aux autorités judiciaires françaises. Visé par un mandat d’amener, début décembre de cette année, Guillaume Soro n’avait pas été trouvé par la police qui s’était rendue au domicile de son épouse dans le Val-d’Oise, une banlieue parisienne.

Avec ce rebondissement dans la plainte déposée contre lui, que risque désormais Guillaume Soro ? Dr Eddie Guipié est Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo au nord de la Côte d’Ivoire. « Nous nous demandons si le juge français va se donner les moyens de continuer à le convoquer, ou bien tenter une réquisition ou encore dans le cas extrême, lancer un mandat d’arrêt s’il n’est pas sur le territoire français », s’interroge-t-il.

« C’est une procédure qui reprend tout son souffle et qui, selon le juge d’instruction, espère arriver à son terme. Étant l’accusé, il serait intéressant qu’on entende sa part de vérité. L’instruction judiciaire préconise le fait qu’il y ait la présomption d’innocence. C’est donc sa part de vérité qui est attendue sur cette affaire », analyse-t-il pour 7info.

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Quant aux risques encourus par Guillaume Soro, le politologue ivoirien estime que tout dépendra des juges. « Ce sont les juges qui apprécient l’opportunité des poursuites. Mais il faut un procès parce que quand on est profane, on pense tout de suite que lorsqu’un mis en cause ne comparaît pas, c’est qu’il se reproche quelque chose et une présomption de culpabilité est très vite invitée. Un procès c’est une procédure où il y a de la contradiction et à l’issue de laquelle il donnera sa part de vérité. Et c’est à l’issue de cela qu’il y a une décision de justice. Cela se fait au respect des droits de tout un chacun », fait savoir l’universitaire ivoirien.

Depuis fin décembre 2019, après des brouilles profondes avec le RHDP, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro vit en exil en Europe.

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