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Financement du commerce régional, le « new deal » d’Ecobank Côte d’Ivoire après le Covid-19

Mis à jour le 13 octobre 2021
Publié le 13/10/2021 à 3:00

La crise du Covid-19 est encore là, avec toutes ses conséquences sanitaires et économiques. Mais, Ecobank Côte d’Ivoire pense déjà au monde d’après. Explications avec Paul Harry Aithnard, son directeur général.

 

Face à la crise, une banque a deux options. Soit elle se laisse tétaniser par la peur et ne fait plus rien. Soit au contraire, elle décide de se bouger, de se rapprocher de ses clients pour les aider à sortir de la tempête. C’est cette deuxième option que le groupe Ecobank Côte d’Ivoire a choisi, dès l’apparition début 2020 de la pandémie du Covid-19 dans notre pays.

Concrètement, Paul Harry Aithnard et ses équipes ont passé au peigne fin le portefeuille de la banque “et sur la base de ce scan, nous sommes arrivés à la décision qu’il y a des secteurs sur lesquels nous pouvons encore nous exposer plus, même si nous sommes dans un environnement de crise”.

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Le constat à cette époque était cinglant. Malgré des secteurs très porteurs, la plupart des entreprises ivoiriennes et même mondiales perdaient des clients et de l’argent. Beaucoup d’argent.

Bouffée d’oxygène pour les entreprises ivoiriennes

La première décision a donc été de leur offrir une bouffée d’oxygène en répondant beaucoup plus rapidement à leur besoin. “Nous avons pris, explique le DG d’Ecobank Côte d’Ivoire, un certain nombre d’initiatives qui sont, de réduire de manière significative les délais de réponses par rapport aux demandes de crédits pour permettre à ces clients d’avoir les financements le plus rapidement possible, même s’ils sont dans une situation de tension de trésorerie ou dans une situation de tension sur les décisions d’investissement.”.

Pour rappel, les crédits accordés à la clientèle (prêts et avances) par Ecobank Côte d’Ivoire ont subi une hausse de 3,3%, à 576,6 milliards de FCFA en juin 2021 contre 557,9 milliards de FCFA en juin 2020. Cette hausse qui découle de l’accroissement des crédits à court terme a été quelque peu atténuée par la baisse enregistrée sur les comptes ordinaires débiteurs.

La crise du Covid-19 est encore là avec toutes ses conséquences sanitaires et économiques. Mais, Ecobank Côte d’Ivoire pense déjà au monde d’après, « l’après pandémie coronavirus ».

De nouvelles chaînes de valeur après la crise

“Dans ce que nous définissons comme monde d’après, nous pensons qu’après la Covid, à côté des chaînes de valeurs internationales qui existaient, c’est-à-dire la majorité des pays africains qui commandaient des biens à partir de l’Asie, il va se développer de nouvelles chaînes qui sont des chaînes de valeurs régionales. La crise nous a montré qu’une trop forte dépendance par rapport aux chaînes de valeurs internationales est négative. »

Pour le Directeur général d’Ecobank Côte d’Ivoire et également directeur régional UEMOA; “nous allons avoir, de plus en plus, des entreprises qui vont importer du Ghana ou du Nigéria, voire des entreprises qui vont exporter vers ces destinations”

Comme stratégie, la banque fondée par Gervais Koffi Djondo et Adeyemi Lawson tente d’augmenter en Côte d’Ivoire son portefeuille sur le financement du commerce régional avec “une équipe dédiée qui s’occupe uniquement du financement du commerce régional et qui essaie d’octroyer des crédits à l’export, des crédits de financement d’importation à toutes ces entreprises qui de plus en plus veulent aller dans le régional”.

Pour accompagner cette stratégie, Ecobank Côte d’Ivoire a mis en place des outils pour faciliter les paiements au niveau régional. « Le plus important pour une entreprise aujourd’hui, c’est de pouvoir collecter le plus rapidement possible les revenus auxquels elle a droit, quelle que soit la distance”, explique Monsieur Aithnard qui veut “amener nos entreprises locales à devenir demain des champions régionaux”.

Mais que vaudra cette stratégie, cette vision sans une zone de libre-échange continentale africaine effective ? Réponse de Paul Harry Airthnard: “c’est une zone à laquelle nous croyons profondément et nous voulons travailler avec les gouvernements et les institutions impliqués pour voir comment on peut la développer et l’implémenter de manière effective”.

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