Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Cheick Tidjane Thiam, poursuit ses concertations et rencontres d’échanges avec les leaders des partis ivoiriens. Ce lundi 11 mars 2024, le successeur d’Henri Konan Bédié s’entretient avec le président Alassane Ouattara à Abidjan.
La rencontre intervient une semaine après la réorganisation du PDCI par Tidjane Thiam.
Selon les observateurs politiques et la presse ivoirienne, cet entretien entre les deux personnalités s’inscrit dans la droite ligne des concertations entreprises par le président du PDCI depuis quelques semaines avec les leaders de partis politiques significatifs du pays.
Tidjane Thiam a échangé le 25 février 2024 avec l’ancien président de la République Laurent Gbagbo. C’était à Mama dans le département de Gagnoa dans l’ouest du pays. Puis ce fut le tour de l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo, présidente du Mouvement des générations capables (Mgc) le 7 mars 2024.
Des obsèques d’Henri Konan Bédié
Presque plébiscité à la tête du PDCI après le décès d’Henri Konan Bédié en août 2023, l’ancien patron de Credit Suisse, au cours de ce tête-à-tête avec Ouattara, devrait présenter le chronogramme des obsèques de son prédécesseur.
La semaine dernière, une délégation de la famille Bédié a rendu visite au président de la République en marge de son séjour à Kumasi au Ghana où les préparatifs des funérailles ont été évoqués. Composée d’un enfant de Bédié et de chefs traditionnels de Daoukro, la délégation a abordé le sujet des obsèques avec le président Alassane Ouattara.
“Selon ceux qui s’interrogent, une délégation unifiée (famille et PDCI) aurait dû rencontrer le président de la République. On apprend qu’un groupe souhaite mettre en avant le statut d’ex-président de la République lors des funérailles pour mieux rassembler les Ivoiriens et les délégations étrangères. Pour ce groupe , privilégier le statut de président du PDCI pourrait diminuer la portée nationale et internationale des obsèques. Tout en reconnaissant la part à jouer par le PDCI dans ces funérailles nationales, les parties ne semblent pas encore s’accorder sur la démarche à suivre”, rapporte L’Intelligent d’Abidjan. .
Jeu politique verrouillé ?
Cette rencontre intervient également dans un contexte où le pouvoir ivoirien tente de verrouiller le jeu politique avec l’annonce des autorités de réviser le code électoral et du code de la nationalité.
L’ancien banquier tente aujourd’hui une reconversion en politique alors que le scrutin présidentiel est prévu en octobre 2025.
Sur le terrain, les victoires électorales du parti du président Alassane Ouattara, le RHDP, sont éclatantes. Le parti présidentiel a remporté 60 % des scrutins municipaux et 80 % des régionales. Le RHDP est également sorti largement victorieux des sénatoriales.
Sur la présidentielle 2025, Alassane Ouattara ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature ou non. Il dirige l’exécutif depuis 2011.
Va-t-il se solliciter un autre mandat ? Selon Caroline Roussy, spécialiste de l’Afrique à l’Institut de recherche et d’études stratégiques (IRIS), un tel projet serait « un peu compliqué, même si en Côte d’Ivoire comme ailleurs, les surprises sont toujours possibles ».
Tristan Sahi
