Société

Crise du riz, des producteurs locaux font des propositions

Mis à jour le 13 septembre 2023
Publié le 13/09/2023 à 5:00 , , ,

Une hausse des prix qui donne le tournis. Depuis quelques jours, le coût du riz importé enregistre une augmentation, ce qui n’est pas du goût des populations ivoiriennes. Comment venir à bout de l’inflation de plus en plus récurrente dans le secteur ? Des acteurs donnent des pistes de solution. 

 

 

Qu’il soit conditionné en format de 1 kg, de 5kg, de 25 kg ou de 50 kg, le riz importé connaît une augmentation de son prix. Une inflation qui intervient dans un contexte de cherté de la vie de plus en plus présent dans le quotidien des populations. La raison, le vendredi 8 septembre 2023, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), indiquait que les prix du riz dans le monde ont atteint en août, leur plus haut niveau en 15 ans. Augmentant de 9,8 % sur un mois après les restrictions à l’exportation décidées par l’Inde.

Une situation difficilement vécue dans plusieurs ménages et qui pousse les consommateurs à se tourner de plus en plus vers le riz local. Est-ce la solution pour venir à bout de cette hausse de prix ? Mamadou Diaby, le directeur général d’une usine de transformation de riz Paddy à Gagnoa, répond sans équivoque.

« Actuellement, le riz produit en Côte d’Ivoire ne peut pas résoudre le problème que nous vivons. Dans ce qu’ils produisent, les producteurs retirent ce qu’il faut pour leur propre consommation. Ce qui reste donc pour la vente n’est pas suffisant. Il y a aussi plusieurs facteurs à prendre en compte vu qu’il y a deux gros problèmes qui minent notre secteur. C’est d’abord la mécanisation parce que la riziculture en Côte d’Ivoire n’est pas mécanisée. De plus, nos producteurs sont confrontés à un problème de semence de qualité. Si une solution est trouvée à ces problèmes et qu’il y a un suivi, la Côte d’Ivoire pourra s’auto-suffire en riz et même en exporter », révèle Mamadou Diaby joint par 7info.

Afin de maîtriser la hausse du prix du riz importé en Côte d’Ivoire, le gouvernement a décidé du plafonnement des prix de plusieurs qualités de riz. Ce balisage des prix concerne ainsi le riz U.S violet brisure 50 kg Thaïlandais, le riz Uncle Sam brisure rouge X 50 kg Thaïlandais, le riz chinois Savannah 50 kg et le riz papillon vert Indien 5% brisure 50 kg.

 

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De son côté, le directeur général de cette usine de transformation de riz Paddy, a une autre approche.

« Nous avons des potentialités dont un climat qui est favorable et des producteurs qui ont une connaissance du secteur qui est non négligeable et qui aiment leur métier. D’abord, je propose aux décideurs de revoir le prix des intrants, parce que le sac qui coûtait 14 000 FCFA à l’époque est aujourd’hui vendu à 35 000 FCFA. Ce qui fait que les producteurs n’arrivent plus à acheter la qualité qu’il faut pour leur production, qui a carrément chuté. Il faut également noter que les bas-fonds sont vieillissants et les terres ne sont plus fertiles. A tout cela il faudra ajouter une véritable politique agricole, afin d’aboutir à la mécanisation de la riziculture et accompagner de façon durable les producteurs », précise-t-il.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation annuelle de riz en Côte d’Ivoire est estimée à plus d’un million de tonnes de riz blanchi, soit environ 58 kg par an et par habitant. Le pays ne couvre qu’environ 42% de ses besoins et importe le reste sur le marché mondial.

Ainsi, la Côte d’Ivoire importe environ 1 500 000 tonnes de riz par an pour combler son déficit. Les principaux pays fournisseurs sont la Thaïlande, le Vietnam, l’Inde et le Pakistan.

La Côte d’Ivoire ne s’auto-suffit pas en riz et dépend fortement des importations. Elle a cependant un potentiel important pour accroître sa production et réduire sa dépendance. Cela est possible si elle met en œuvre les mesures nécessaires pour améliorer la qualité des semences, telles que l’accès aux intrants, le renforcement du dispositif de mécanisation qui est actuellement de 5%, la transformation et la commercialisation du riz.

 

Maria Kessé

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