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Coup d’État au Niger, la France interviendra militairement si et seulement si…

Mis à jour le 3 août 2023
Publié le 03/08/2023 à 10:27 , , , , , ,

Les chefs d’État-major de la CEDEAO se réunissent du mercredi 2 au vendredi 9 août 2023 à Abuja au Nigéria. Les pays étrangers évacuent leurs ressortissants du Niger. Les Nigériens craignent une intervention directe de la France, une semaine après le putsch.

Asphyxier économiquement le pays afin que les putschistes quittent le pouvoir et rétablissent l’ancien président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. C’est l’objectif de la CEDEAO au moment où l’Union européenne évacue ses ressortissants du Niger.

Quelques jours plus tôt, la France, ancienne puissance coloniale présente à Niamey, avait prévenu de réagir vigoureusement face à toute attaque contre ses intérêts.

L’armée française va-t-elle mettre sa menace à exécution ?

La question taraude les esprits et suscite des réactions. Selon Kipré Paul, un enseignant-chercheur et spécialiste des questions militaires, l’armée française n’ira pas à l’affrontement.

« Je ne vois pas la France en train d’intervenir. Il y a trop d’intervenants dans cette crise. Vous avez pensé à tous les intervenants sauf un, les djihadistes. Ceux-là même que tout le monde combat. La France a 1500 hommes au Niger qui sont des spécialistes qui scrutent tout le Sahel. Les Américains en ont 1000. Parmi leurs missions, il y a la formation des Nigériens mais surtout scruter par observation multicapteur, tout le Sahel par drone hélicoptère et avion. Ils n’auront pas envie ni besoin d’intervenir au Sahel. Leur mission est surtout technique et spéciale. Elle consiste en la fouille opérationnelle », a-t-il expliqué.

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Les nouvelles autorités nigériennes assurent que les ressortissants français dans le pays n’ont rien à craindre. Pourtant, l’ancienne métropole a déjà entamé l’évacuation de ses ressortissants. Le nouvel ordre établi au Niger est hostile à la poursuite de la coopération militaire entre Nigériens et Français.

« Dans la fouille opérationnelle, la France est mise sous l’autorité de l’armée nigérienne. Cette armée dirigée par le CEMA Abdou Sidikou, ancien de l’EMPT de Bingerville et qui a fait allégeance aux putschistes. Les Français ne peuvent donc pas travailler sous les ordres de putschistes. Voici en réalité les difficultés et les seuls points qui concernent les étrangers au Niger. Sauf si l’on s’en prend à cette population comme en Côte d’Ivoire autrefois », assure le politologue.

Une délégation de la CEDEAO est attendue à Niamey ce jeudi 3 août pour entamer les discussions avec les militaires au pouvoir. Objectif principal, tenter de faire libérer l’ancien président Mohamed Bazoum, encore aux mains des putschistes.

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