Société

Cherté de la vie : indexés, les commerçants réagissent et accusent

Mis à jour le 8 juillet 2021
Publié le 07/07/2021 à 6:00 , ,

Les prix flambent et les Ivoiriens n’y peuvent rien. La visite du Premier ministre Patrick Achi au marché du forum d’Adjamé attend ses résultats. Le panier de la ménagère est vide. Les commerçants sur le banc des accusés dénoncent.  

Un tour au forum d’Adjamé, commune située au cœur d’Abidjan, a permis de comprendre la situation. Le marché est moins bruyant que d’habitude. Les commerçants exposent leurs produits principalement composés de denrées alimentaires. Mais difficile de faire des provisions, tant les prix augmentent régulièrement.

« Je suis venue acheter de la viande et du poisson. Mais je remarque que les prix sont excessivement élevés. Habituellement, j’achète le tas de quatre poissons carpes à 3000 FCFA. Aujourd’hui je constate que c’est désormais 5500 FCFA. Donc je n’ai pas pu en acheter. Je prenais aussi la patte de porc à 500 FCFA. Aujourd’hui, le prix a complètement doublé. Je ne sais même pas ce qui se passe. À cette allure-là, je ne pourrai plus nourrir ma famille », se désole Carine Assoumou, jeune ménagère rencontrée entre les étals du marché du forum d’Adjamé.

Les prix restent inchangés malgré la visite du Premier ministre Patrick Achi le vendredi 2 juillet 2021. Le Chef du gouvernement, réagissant à la grogne des consommateurs sur la flambée, s’est rendu sur le terrain pour constater de visu la situation.

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Alors que les consommateurs accusent les commerçants, ces derniers assurent qu’ils subissent eux aussi le coût élevé des denrées au niveau des grossistes.

« Les prix n’ont pas changé. On prenait le carton de la patte de porc à 6000 FCFA. Aujourd’hui ce même carton est passé à 13000 FCFA. Les clients s’en prennent à nous et nous accusent d’augmenter le coût des produits chaque jour. Pourtant le problème se situe au niveau des grossistes. Nous nous approvisionnons à Abobo. De cette commune à Adjamé, nous payons aussi le transport. On ne vend pas pour perdre et donc on fait comme on peut », fait savoir Droh Pauline, une commerçante.

Pourtant après le constat de l’augmentation du prix du ciment, de l’huile et de la viande sur le marché en début d’année 2021, Souleymane Diarrassouba, le ministre ivoirien du Commerce avait effectué une visite sur les marchés de gros. Il avait alors produit un communiqué pour exiger que les prix fixés soient respectés. Mais que nenni ! Les prix défient les autorités.

« La viande sur ma table a été achetée en gros à 2 600 FCFA, voire 2 700 F. Nous la revendons à 2800 ou 3000 FCFA. On ne peut pas me demander de vendre le kilogramme à 2 500 FCFA, car je l’achète à un prix beaucoup plus élevé. Le problème ne vient pas du marché, mais de l’abattoir de Port Bouët. Il faut donc revoir les prix à ce niveau avant d’accuser les bouchers », révèle Haroun Madjid, un boucher au marché du forum d’Adjamé.

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La cherté de la vie est une réalité en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens dénoncent la flambée des prix sur le marché. Mais la voix du consommateur semble trop loin pour être entendue.

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