Face à la presse ce mercredi 30 mai au sortir de l’hebdomadaire conseil des ministres, Bruno Koné le Porte-Parole du gouvernement, a répondu aux détracteurs de l’opération de révision de la liste électorale. « Ce n’est pas à nous de donner des conseils à ces personnes qui ont une large expérience de ce qui se passe en Côte d’Ivoire », dit-il.
Interrogé sur la question des appels au boycott lancés dernièrement par des partis de l’opposition politique ivoirienne, le ministre Bruno Koné a indiqué que l’inscription sur la liste électorale est un droit constitutionnel. Donc libre pour chaque citoyen. « La Constitution et nos textes donnent des droits aux populations. Un droit, c’est à vous de le prendre ou de ne pas le prendre. Nous pensons que les populations ivoiriennes auraient tort de ne pas prendre ce droit-là. S’inscrire sur une liste, c’est se donner la possibilité d’être candidat, c’est se donner la possibilité d’être élu éventuellement. Et c’est se donner la possibilité d’être électeur », répond-il.
Et d’ajouter que selon lui, on ne peut « dénier ce droit-là aux ivoiriens. Bien au contraire. Il faut les encourager à aller le faire, ensuite l’exercice de ce droit à travers le vote, est une autre question. Mais si vous n’êtes pas inscrit sur la liste, vous ne pouvez pas voter. C’est aussi simple. Ce n’est pas à nous de donner des conseils à ces personnes qui ont une large expérience de ce qui se passe en Côte d’Ivoire », fait-il savoir.
Pour les élections locales (municipales et régionales 2018) en Côte d’Ivoire dont la date n’est pas encore fixée, la Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé il y a peu le démarrage de la révision de la liste électorale. L’organe en charge des élections dans le pays fixe cette opération dans la période du 18 au 24 juin prochain. Cette annonce a suscité des réactions surtout dans l’opposition politique nationale. Des formations qui exigent la réforme de la CEI ont dit ne pas se sentir concernées dans ce processus. Et appellent leurs militants ainsi que les ivoiriens au boycott.
Pour le porte-parole du gouvernement, l’appel à aller se faire enrôler de la CEI et du gouvernement est adressé à la population qui, estime-t-il, doit avoir son mot à dire dans le choix des élus locaux. « C’est l’intérêt de notre pays, parce que nous souhaitons que ces élections soient totalement inclusives, et que les populations partout où elles se trouvent puissent participer au choix des acteurs locaux. Car ici il s’agit d’élections locales, régionales et municipales », soutient-il.
Pour cette année 2018, la révision de la liste électorale se fait dans 10 580 lieux d’enrôlement qui correspondent au nombre de lieux de vote sur l’étendue du territoire national. Dans le passé, seuls 1 500 lieux d’enrôlement étaient mis en place. Pour Bruno Koné, la méthodologie de cette année est la plus ouverte possible. D’où son étonnement sur les critiques faites à ce processus. « (…) en ce qui concerne l’enrôlement, nous avons aussi du mal à comprendre le débat qu’il y a. Il faut savoir que le dernier enrôlement qui a été fait en 2016, a été fait dans 1500 lieux d’enrôlement. Il a duré un mois. Prenez 1500 lieux d’enrôlement multiplié par 30 jours, et vous aurez le nombre d’unités que cela représente. Prenez ensuite les 10 580 lieux d’enrôlement qui sont prévus cette fois-ci et multipliez cela par 7. Vous êtes pratiquement au double de la capacité qui est donnée. 10 500 lieux d’enrôlement c’est tous les lieux de vote de Côte d’Ivoire. Autrement dit, si quelqu’un n’est pas enrôlé, il pourra aller se faire enrôler dans le lieu de vote le plus proche de lui. La capacité d’enrôlement n’a jamais été aussi forte que cette année », explique Bruno Koné. Non sans ajouter que « pour ce qui concerne les positions de ces partis politiques je les laisse à leurs responsabilités ».
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info
