Eco-business

BAD – Adesina soutenu par une partie de son personnel après sa destitution manquée

Mis à jour le 2 juin 2020
Publié le 02/06/2020 à 9:39 , , , ,

Il demeure président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Akinwumi Adesina, a été disculpé de tous soupçons de mauvaise gestion de l’Institution. Dans une lettre ouverte ce samedi 30 mai, un groupe de membres du personnel africain de la Banque a apporté son soutien au nigérian sans toutefois manquer de revenir sur l’affaire.

Une Banque déstructurée et affaiblie, une performance surfaite concernant la recapitalisation de l’Institution, la gestion des opérations qui ne s’est pas améliorée depuis 2015. Mieux, elle est catastrophique si l’on se réfère aux données de 2019, la viabilité financière de la Banque menacée dans le contexte de la COVID-19… Autant d’arguments développés par les lanceurs d’alerte et qui ont poussé les États-Unis à diligenter une enquête indépendante contre le président Akinwumi Adesina. Mais, le nigérian a été blanchi.

Pour des membres de son personnel, la décision rendue par le groupe en charge de l’enquête, ne souffre d’aucune ambiguité.

« Le Comité d’Éthique du Conseil d’Administration a bien fait son travail et selon les règles. Il a rejeté les allégations des lanceurs d’alerte contre M. Adesina. Mme Kaba a pris la bonne décision de tenir compte de l’avis de ce Comité et d’exonérer M. Adesina des allégations. La décision prise par Mme Kaba est, selon eux, irrévocable, opposable en l’état à tous les gouverneurs. Elle ne doit souffrir d’aucune contestation » font-ils savoir dans la lettre.

Selon ces fonctionnaires, le président de la BAD nommé depuis 2015 et qui s’apprête à briguer un autre mandat a un bilan plus que satisfaisant. Les chiffres parlent pour lui. Il s’agit donc ici, d’une campagne fortuite de désinformation sans fondement réel.

A lire aussi: KABA NIALE CHARGEE D’ENQUETER SUR LE PRESIDENT DE LA BAD, AKINWUMI ADESINA, SUR ORDRE DES ETATS-UNIS

« M. Adesina a un bilan extraordinaire. Il a obtenu une augmentation record (200%) du capital de la BAD qui est passé de 93 milliards USD à 208 milliards USD. Il a obtenu une reconstitution record des ressources du FAD avec une hausse de 35%. Il a créé le Forum africain pour l’investissement (FAI) qui a sécurisé des investissements à hauteur de 40 milliards USD en 72h et mis en place d’autres initiatives. Grâce à la mise en œuvre des High 5, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Nous ne doutons pas un instant que tout cela est écrit par M. Adesina lui-même » précisent ces employés de la Banque.

La décision du bureau du conseil des gouverneurs fait suite à une requête de l’administration américaine, par la voix du Secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui dans un courrier le 22 mai avait requis une analyse indépendante des récriminations et allégations des lanceurs d’alerte. L’administration américaine se disait réservée quant au processus ayant conduit le 5 mai le comité d’éthique à rejeter les accusations des lanceurs d’alerte, jugées « non fondées », « non corroborées » ou « non étayées ». Dans la foulée, la ministre ivoirienne du Plan et du Développement, Kaba Nialé avait jugé que les conclusions du comité d’éthique disculpait Akinwumi Adesina et proposait aux gouverneurs « d’adopter les conclusions de l’enquête en déclarant le président entièrement exonéré de toutes les allégations formulées à son encontre ».

Le groupe de membres du personnel africain de la Banque assure que le Comité d’Éthique n’a subi aucune pression pour rendre sa décision.

« Il est bon de rappeler que le Comité d’éthique, émanation du Conseil d’administration, doit en principe travailler en toute indépendance sans interférence des autres administrateurs. C’est ce qui s’est passé dans cette affaire. De même, le BCG, une émanation du Conseil des gouverneurs, doit travailler sans interférence des autres gouverneurs. C’est ce qui semble s’être passé dans cette affaire également. Ces deux structures (Comité d’Éthique et BCG) opèrent donc en vase clos, dans un cadre étroit (6 administrateurs et ensuite 3 gouverneurs). La décision finale de leurs travaux ne peut donc être opposée, sans possibilité de recours, aux autres Gouverneurs et administrateurs, tenus à l’écart du processus pour des raisons de procédure. C’est pourquoi l’article 6 de la résolution prévoit que le Bureau, par son président, doit informer les autres Gouverneurs une fois sa décision prise » ont tenu à rappeler ces fonctionnaires, soutien du président du groupe de  la Banque africaine de développement.

Éric Coulibaly

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE