Politique

Affi terrasse les GOR devant Gbagbo

Mis à jour le 12 février 2020
Publié le 12/02/2020 à 4:43 , , ,

Ils se livrent une guerre interne depuis leur chute du pouvoir d’Etat en avril 2011. Mais, depuis les récentes rencontres de Bruxelles et de La Haye, les cadres du Front populaire ivoirien (FPI) sont comme dans un nouvel état d’esprit. Celui d’une réunification de leur parti. La bataille semble avoir tourné en faveur de l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, jusque-là vu comme un traître par ses adversaires internes.   

Fini les palabres internes au Front populaire ivoirien (FPI) ? Depuis le tête-à-tête de Bruxelles entre Laurent Gbagbo le fondateur de ce parti et Pascal Affi N’Guessan le président statutaire, les choses semblent aller dans le sens de l’apaisement. De moins en moins, les invectives auxquelles les militants avaient habitué les observateurs notamment sur les réseaux sociaux, sont lues et entendues. Les deux camps – FPI Affi et FPI Gbagbo ou rien (GOR) – tentent d’aplanir les différends. Cela est davantage manifeste avec la deuxième rencontre qu’il y a eue à La Haye, toujours entre les deux hommes en marge de l’audience de réexamen des conditions de mise en liberté de l’ex-dirigeant ivoirien.

Dans une vidéo qui fait le tour de la toile, l’on voit même l’ex-ministre Sébastien Danon Djédjé, membre du camp des GOR, deviser avec de grands sourires dans les rues de La Haye,  avec l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan. Des photos font même la UNE des journaux proches des GOR. Des scènes rarement observées depuis le début de la division interne.

Exclu du FPI selon le congrès de Mama

Le président du Conseil régional du Moronou ( Centre-Est de la Côte d’Ivoire) et ses proches n’étaient plus, longtemps les bienvenus parmi leurs « camarades ». Le camp Gbagbo ou rien leur reprochait de faire le lit du pouvoir en place. Des militants adversaires à son camp n’hésitaient pas à lui coller une étiquette de traître. Jugements qui lui ont valu des sanctions graduelles. A savoir, une éviction de la présidence de ce parti prononcée selon le congrès de Mama (village de Laurent Gbagbo), puis plus tard, l’exclusion de cette formation politique décidée contre lui.

« (…) Monsieur Affi N’Guessan se prévaut d’une qualité que nous ne lui reconnaissons pas, nous l’avons exclu du FPI », indiquait  courant mars 2017 dans les colonnes du confrère ‘’Jeune Afrique’’, Boubacar Koné, alors porte-parole du FPI tendance Gbagbo, de feu Aboudramane Sangaré, en réponse à une lettre d’accusation d’Affi qui accusait la dissidence de semer le trouble au sein du FPI.

Affi de nouveau fréquentable ?

Le scénario était improbable vu le temps mis. Mais à la surprise générale, il a fini par se produire. Laurent Gbagbo et son successeur à la tête du FPI se sont rencontrés après des années de froid. A la demande de ce dernier, le vendredi 3 et samedi 4 janvier, l’ex-dirigeant ivoirien en résidence surveillée à Bruxelles a reçu Affi N’Guessan. Selon un communiqué de la branche dirigée par l’ex-Premier ministre, la situation interne du FPI a été évoquée au cours de la rencontre. Un autre communiqué émanant du camp adverse ajoute qu’il a été question de la réunification de ce parti. Selon les GOR qui reprochent à Affi d’avoir violé des consignes convenues en publiant un communiqué sur cette rencontre, des discussions pour aboutir à un congrès de réunification doivent se poursuivre en terre ivoirienne. Avec le député de Bongouanou sous-préfecture.

Les critiques de part et d’autre sur cette rencontre n’avaient pas encore pris fin, qu’une deuxième a eu lieu le samedi 8 février à La Haye, autour d’un déjeuner. A cet autre rendez-vous, comme indiqué dans un communiqué du camp Affi, Laurent Gbagbo a réitéré à son hôte sa volonté de voir le FPI aller «  à l’unité, de façon méthodique et durable ».

Affi N’Guessan l’exclu selon ses adversaires internes n’aurait-il jamais été rejeté par le fondateur du FPI ? Le changement observé suscite des réactions. Pour Kouadio Jean Bonin le collaborateur de l’ex-Premier ministre, « la légalité et la raison ont eu raison de l’émotion ».

Richard Yasseu

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