Société

Trêve sociale, quelles dispositions à l’approche de la fin

Mis à jour le 6 janvier 2022
Publié le 04/01/2022 à 5:05 , ,

Plus que quelques mois avant la fin de l’accalmie. Signée le 17 août 2017, la trêve avec les organisations syndicales, obtenue par feu Amadou Gon Coulibaly, alors chef du gouvernement ivoirien et les syndicats du secteur public, prend fin le 22 août 2022. Déjà, des voix se lèvent à l’approche de la date.


À quelques mois de la fin de la trêve sociale, les différentes organisations syndicales s’activent pour soumettre leurs doléances au gouvernement. La plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé, dirigée par Théodore Zadi Gnagna, est montée au créneau le dimanche 2 janvier 2022. Dans son message du Nouvel An, il rappelle les revendications de sa structure.
« L’institution d’une prime de fin d’année ou 13ème mois, la revalorisation de l’indice référentiel de base, l’augmentation de l’indemnité logement et son attribution à tous les fonctionnaires, l’adoption du nouveau statut de la fonction publique. La valorisation de l’indice de base. La revalorisation des pensions de retraite tous les deux ans… » , a-t-il signifié à 7info. Pour lui, un cadre de discussion avec le gouvernement doit être mis sur pied au premier trimestre de l’année 2022.
Des revendications restées en suspens
Pour rappel, deux protocoles d’accord ont été signés entre le gouvernement et les fonctionnaires. Le premier a porté sur les revendications sociales et financières. Le Premier ministre de l’époque, feu Amadou Gon Coulibaly, s’était engagé à apurer le stock d’arriérés d’un montant de plus de 249 milliards FCFA. Le second accord consistait à mettre en place un cadre de discussions permanent sur les nouvelles revendications syndicales. Mais sur ce volet, les autorités et les syndicats n’ont pas eu le cadre d’échanges.

Pour Dr Albert Yao, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, l’année 2022 pourrait connaître des secousses. « Depuis pratiquement 5 ans, beaucoup de choses sont restées en suspens. Lorsque le délai prévu pour la trêve sera à son terme, les différents mouvements vont se réveiller et réclamer ce à quoi ils ont droit. Ils se sont dit qu’en signant la trêve, le gouvernement de bonne foi allait agir. Malheureusement, ça n’a pas été le cas pour toutes les revendications. On peut s’attendre à des revendications corporatives un peu partout », analyse-t-il pour 7info.
Comment anticiper les grèves ?
Malgré la signature de la trêve sociale de 5 ans, de 2017 à 2022, de nombreuses grèves ont été enregistrées. Notamment dans le secteur éducation formation sur la suppression des cours de mercredi et l’indemnité contributive de logement. Pour anticiper les remous sociaux, Dr Albert Yao invite les autorités à un dialogue social.

« La stratégie est simple. Dans chaque ministère, il y a des structures techniques qui connaissent plus ou moins les revendications. On les connaît tous. Ces revendications concernent la cherté de la vie, les salaires qui ne suivent pas la progression économique, le coût élevé des logements, l’accès à la santé… Le gouvernement peut anticiper en mettant en avant le dialogue social. On peut réunir les différentes corporations pour entamer avec chacune un dialogue social. De sorte à prendre en compte les besoins des uns et des autres. On pourrait même échelonner l’exécution de certaines revendications selon l’urgence. Cela permettra d’éviter des situations désagréables », suggère-t-il.

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