Politique

Quel avenir pour Guillaume Soro après les défections dans son camp ?

Mis à jour le 18 janvier 2021
Publié le 18/01/2021 à 4:06 , ,

Après Soro Kanigui, c’est au tour d’Alphonse Soro de quitter Génération et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro. L’ancien président de l’Assemblée nationale en exil assiste impuissant au départ de ses proches, de quoi mettre à mal l’avenir politique de l’ancien allié du RHDP.

Peut-on faire la politique sans les hommes ? Une question d’actualité eu égard à la saignée à Génération et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro l’ancien président de l’Assemblée nationale. Après le départ de Soro Kanigui (président du RACI), une fois sorti de prison, Alphonse Soro, de retour d’exil, décide lui aussi de retourner la veste. Dans une déclaration le samedi 16 janvier 2021, il a officiellement rejoint le RHDP. Une grande perte pour GPS qui a pourtant des ambitions présidentielles.

 » Il a été nourri à la manipulation de la manœuvre tactique pendant une décennie. Il n’a pas encore la compréhension politique et stratégique. Il a surtout une perception erronée des situations et donc des solutions qui font face à ses challenges à lui. Par ailleurs, pendant ses dix ans d’apprentissage de l’État en tant que chef de la rébellion, il n’a pas compris qu’il était peut-être le nœud de la conflictualité et partie intégrante d’une opposition globale avec ce que cela comporte comme mythe. Il en était seulement le bras séculier puisqu’il ne faisait que la politique du positionnement tactique du PDCI et le RDR. Les cadres du MPCI l’avaient perçu, notamment Dosso Moussa qui à l’époque, militait pour la création d’un parti politique MPCI. Ces cadres pour des raisons de rivalités internes et la centralisation de la décision ne sont pas arrivés au bout de leur idée et donc  planification. Guillaume Soro a donc gardé les réflexes de la rébellion. Il n’a pas eu les réflexes d’homme d’État jusqu’ici », analyse pour 7info.ci, Dr Kipré Paul, analyste politique et enseignant-chercheur en Sociologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody.

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Ces départs interviennent à seulement quelques mois des prochaines législatives dans le pays, prévues pour le 6 Mars. Le parti de Guillaume Soro en exil a officiellement annoncé sa non-participation à ces élections.

GPS ne reconnait toujours pas la légitimité d’Alassane Ouattara réélu le 31 octobre 2020 pour un troisième mandat successif. Pour Traoré Mamadou, un proche de Guillaume Soro, les défections dans ses rangs font partie d’un phénomène naturel de migration en politique.

« Quand le président Ouattara et Bédié se sont séparés, des cadres du PDCI, sont partis chez Ouattara, parce qu’il est au pouvoir. Quand (feu) le Général Robert Gueï, perdait le pouvoir, certains de ses cadres se sont retrouvés chez Gbagbo. Et lorsque Laurent Gbagbo quittait le pouvoir, plusieurs de ses cadres sont allés au RHDP. Ce phénomène n’est pas nouveau. Et cela n’enlève rien au parti politique en place. Ces départs ne constituent pas des saignées, car que ce soit Soro Kanigui, Alphonse Soro ou encore Thérèse Ouattara, toutes ces personnes ont été révélées et construites par Guillaume Soro. Ils sont venus se vendre. C’est donc normal qu’ils changent de camp. Mais vous savez, on a toujours du monde avec soi, quand on est au pouvoir. Perdez-le, et vous verrez des défections de vos rangs. Ce fait n’est pas nouveau », a-t-il réagi à 7 info.ci.

Pour l’heure le président de GPS n’a pas encore réagi ou du moins presque… « C’est l’hiver en Europe, c’est la neige qui tombe! Dans le lointain, l’arbre est dégarni. Et viendra le printemps. L’arbre verdira. À bientôt » a-t-il simplement écrit sur son compte Twitter.

 Éric Coulibaly

7info.ci

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