Présidentielle 2020

Présidentielle Ivoirienne, ces rapports des observateurs qui font polémique

Mis à jour le 2 novembre 2020
Publié le 02/11/2020 à 4:42 , , , ,

« Le scrutin présidentiel s’est bien déroulé dans l’ensemble malgré des incidences », estiment en substance certains. D’autres par contre avancent que « les troubles qui ont émaillé la journée du 31 octobre ont fortement impacté la crédibilité du vote« . De l’élection présidentielle ivoirienne, chaque groupe d’observateurs déployés en Côte d’Ivoire a son regard. Bien à lui. Mais certains sont au cœur de controverses.

C’est d’abord INDIGO qui est l’Initiative de Dialogue et de Recherche action participative en Côte d’Ivoire qui donne le ton. Selon cette organisation, l’atmosphère qui a prévalu pendant la journée électorale le 31 octobre n’était pas propice à la tenue d’une élection.

« Le premier tour de la présidentielle du 31 octobre 2020 s’est déroulé dans un environnement relativement volatile affectant fortement la sérénité du scrutin. En effet, l’observation de long terme du processus politique et électoral, portée par Indigo Côte d’Ivoire (Initiative de Dialogue et de Recherche action participative en Côte d’Ivoire) sur toute l’étendue du territoire national, a relevé de nombreux incidents sécuritaires préélectoraux en lien avec l’appel à la désobéissance civile contre un “nouveau mandat” du Président sortant, et le rejet des candidatures de certains leaders de l’opposition« , a déclaré cette structure dans son rapport.

INDIGO va plus loin et révèle que ses observateurs sur le terrain « ont identifié des cas de bourrages d’urnes dans certains bureaux de vote dans les localités d’Abobo, Fresco, Bondoukou, Tiébissou, Cocody, Sassandra, Dabou, Zouan-Hounien, Sinfra, Bouaké, Yamoussoukro ».

Ces déclarations ne sont pas appréciées par tous, dans le pays. Dans des commentaires, des internautes les mettent en doute quand bien d’autres les applaudissent. Idem dans des groupes de discussion de professionnels de la presse en Côte d’Ivoire sur les réseaux sociaux WhatsApp et Facebook.

Critiqué ou applaudi selon le bord politique des uns et des autres dans le pays, ce rapport de INDIGO est rejoint en certains points par une autre observation. Celle de la Mission internationale d’observation électorale (MIOE) qui est composée de EISA et le Centre Carter. Dans son document titré  » Un scrutin non-inclusif et boycotté qui laisse un pays fracturé », la MIOE fait remarquer que « le contexte politique et sécuritaire n’a pas permis d’organiser une élection présidentielle compétitive et crédible ». Allusion faite au rejet d’une quarantaine de dossiers de candidature, le retour sur sa parole du président sortant de briguer un autre mandat, ainsi que la participation réelle de deux candidats sur les quatre retenus.

« Ces facteurs combinés ont plongé le pays dans une période de campagne électorale déséquilibrée et terne, marquée par la désobéissance civile et des violences qui ont fait plus de 30 morts et des centaines de blessés« , disent les observateurs internationaux.

D’autres rapports d’observateurs continuent d’être rendus publics. La commission électorale indépendante, CEI seul organe à donner les résultats de cette élection, continue de publier les informations sorties des urnes qui lui parviennent. Ce sont pour l’heure, environ une trentaine de départements dont les résultats sont connus. Reste à savoir quels peuvent être les impacts réels de ces observations des organisations nationales, régionales et internationales.

Richard Yasseu
7info.ci

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