Alors que l’opération de révision de la liste électorale est en cours, la question de la volonté des jeunes à se faire enrôler se pose. Selon un analyste politique, cette fange de la population la plus nombreuse pourtant, a toujours été peu intéressée.

Les appels à se faire enrôler sur la liste électorale ne cessent de multiplier à l’endroit des jeunes. Mais les concernées sont-ils intéressés ? Non, estime Dr Géoffroy Julien Kouao. Dans une contribution titrée « Les enjeux de la révision de la liste électorale en Côteses d’Ivoire » dont une copie est parvenue à 7info, le politologue et essayiste, démontre que les jeunes en Côte d’Ivoire n’ont jamais été intéressés par ce processus dans ces différentes éditions.

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« En Côte d’Ivoire, les jeunes boudent l’inscription sur la liste électorale. Pour preuve, en 2015, ce sont 6 300 142 personnes qui sont inscrites sur la liste électorale. Un chiffre en deçà des attentes. Alors que 5,7 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales du scrutin de 2010. En 2018, la CEI attendait 4 millions d’électeurs. Seuls 428 233 se sont inscrits, ce qui a donné un total d’électeurs de 6 595 899 électeurs. À l’observation, 3,5 millions de nouveaux électeurs potentiels ne se sont pas inscrits sur la liste électorale. Heureusement, en 2020, la population électorale était de 7 495 082, ce qui signifie qu’il y a eu près d’un million de nouveaux électeurs », révèle Geoffroy Kouao.

L’auteur de « Violences électorales et apologie de l’impolitique, faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ? » n’écarte pas un remake des scénarios des années passées, au cours du recensement électoral de 2022 qui vise à capter 700 000 nouveaux électeurs.

Pourtant, Geoffroy Julien Kouao démontre qu’en principe, le contraire devrait vu. Car les jeunes représentent la plus grande partie de la population ivoirienne.

« Selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), la population ivoirienne est de 29 389 150 habitants, dont 47,8% de femmes, soit 14 044 160. La population juvénile est aussi importante. En effet, 75% de la population à moins de 35 ans, soit environ 22 millions de jeunes. Trois Ivoiriens sur quatre sont des jeunes. Selon la même source, la population de nationalité ivoirienne âgée de 18 ans et plus est de 12 593 428 personnes, soit 51% de la population de nationalité ivoirienne », révèle l’analyste politique ivoirien qui ne manque pas d’interpeler la majorité sociologique que constitue les femmes et les jeunes.

« Ils doivent refuser d’être une minorité électorale », conclut-il.

Richard Yasseu