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Ousmane Sonko, quelles solutions pour l’opposant désormais condamné ?

Mis à jour le 2 juin 2023
Publié le 02/06/2023 à 12:46 , , ,

Quelles solutions reste-il désormais à Ousmane Sonko ? Après sa condamnation par la justice sénégalaise, l’opposant politique voit ses chances de prendre part à l’élection présidentielle 2024 être compromises.

 

 

Deux ans de prison ferme assorti d’une amende de 600 000 FCFA. La justice sénégalaise a tranché.  Le verdict est tombé pour Ousmane Sonko. L’opposant est reconnu coupable et a été condamné pour « corruption de la jeunesse ». Une décision qui met à mal les ambitions présidentielles de l’opposant sénégalais. Candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024, Ousmane Sonko pourrait voir ne pas participer à la course à la magistrature suprême de son pays. Pour des raisons judiciaires, car condamné, sa candidature devrait être rejetée.

Mais alors quelles solutions pour Sonko ? De l’avis d’observateurs, la poursuite de la procédure judiciaire est l’option qui reste à l’opposant sénégalais.

Dr Eddie Guipié est enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. Il est de cet avis.

« La condamnation à deux ans est une décision rendue par une cour de justice de premier degré. La première des choses en pareil cas, c’est de faire appel de cette décision pour que le juge d’appel puisse se prononcer et plus tard si besoin il en est, aller jusqu’en cassation. Mais on ne sait pas si les avocats de monsieur Ousmane Sonko vont interjeter appel. L’appel étant conditionné par des questions de délai, s’il ne fait pas à temps, il est clair que la condamnation de deux sera maintenue. Et dans ce cas, il ne pourra pas être candidat. La première solution sera donc juridique et judiciaire », analyse pour 7info l’universitaire joint au téléphone.

 

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Le jeudi 1er juin 2023, jour du délibéré du procès, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal. À l’appel du Pastef, la formation politique de Sonko, des manifestants sont sortis pour protester contre la condamnation de leur leader. Pour eux, la condamnation de Ousmane Sonko est une décision politique pour l’écarter de la course à la présidence du pays. Au moins neuf personnes ont perdu la vie dans les violences selon les autorités du pays. La mobilisation populaire serait-elle aussi une option pour l’opposant et quelle en serait l’issue ?

« La seconde solution qui s’offre à monsieur Ousmane Sonko est de favoriser une mobilisation populaire pour faire pression. Mais il ne pourra donner la main au pouvoir public sénégalais que s’il suit la procédure judiciaire, en respectant l’indépendance de la justice. Dans cette option, il faut qu’il interjette appel, ce qui signifie qu’il doit aller à l’encontre de la décision de la juridiction de premier degré en annulant cette condamnation. En combinant la mobilisation populaire et l’appel, cela peut amener les juges à se raviser en appel. Mais s’il n’interjette pas appel, il y a une impasse. Il n’aura que la mobilisation populaire. Or cette option n’aura pas la même fin, la même issue que la voie judiciaire, puisqu’elle va viser le pouvoir du président Macky Sall. Il s’agira de provoquer la démission du président Macky Sall », analyse le politologue ivoirien.

Troisième de la présidentielle de 2019, figure montante de la politique sénégalaise, l’opposant Ousmane Sonko compte de nombreux partisans parmi les jeunes de son pays.

 

Richard Yasseu 

 

 

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