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Niger, deux mois maintenant que le général Tiani est au pouvoir

Mis à jour le 26 septembre 2023
Publié le 26/09/2023 à 10:30 , , , ,

26 juillet – 26 septembre. Il y a deux mois que l’ordre constitutionnel a basculé au Niger. Des soldats de la garde présidentielle, commandés par le général Tiani, se sont mutinés contre leur patron, le président Mohamed Bazoum. Et après l’avoir renversé, ils se sont emparés du pouvoir d’Etat qu’ils gèrent depuis lors. Ce malgré les multiples démarches de dialogue et menaces d’usage de la force de l’extérieur, pour un retour à l’ordre constitutionnel autour du président déchu.

 

Ce mercredi 26 juillet 2023 matin, rien ne présageait d’une journée mouvementée à Niamey. À ses habitudes, la capitale nigérienne vivait à son rythme normal. Les autorités et les populations vaquaient à leurs occupations, lorsque tout a basculé. Au palais présidentiel, un mouvement d’humeur était enregistré. La garde présidentielle venait d’entrer en mutinerie contre son patron, le président Mohamed Bazoum. Très vite, ce qui était considéré par certains comme un simple mécontentement, se transforme en coup d’Etat. Mahamed Bazoum venait d’être renversé.

Dans le palais, la famille présidentielle est maintenue, c’est d’ailleurs encore le cas. Avec les Bazoum, certains collaborateurs du chef de l’Etat le sont aussi. À ce soulèvement, un visage est collé. Il s’agit du général Tiani, le patron de la garde présidentielle. Ce dernier annonce la mise en place d’une transition dirigée par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Partout des réactions tombent. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui n’accepte pas cet autre coup dans son espace en moins de trois ans, condamne. Hors du continent, la France qui avait une forte présence civile et militaire dans le pays dénonce. D’autres pays comme les Etats-Unis, et des organisations dont l’Union européenne suivent. Tous exigent la libération de Bazoum et son rétablissement dans la fonction de président du Niger.

Depuis, les discussions se poursuivent. Des démarches diplomatiques pour parvenir à un retour à l’ordre constitutionnel autour de Mohamed Bazoum, se multiplient. En vain. La CEDEAO annonce même l’option d’une intervention militaire au Niger pour atteindre son but. Mais cela ne fait pas fléchir le général Tiani et ses frères d’armes qui asseyent plutôt leur pouvoir.

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C’est d’abord le ralliement à sa cause de toute l’armée nationale qui, aujourd’hui, a endossé le putsch. Ensuite la nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Ali Mahaman Lamine Zeine. Les nouveaux maîtres de Niamey ne se sont pas arrêtés là. Un gouvernement de transition a également été formé. Cette équipe qui a son sein des moins de dix militaires membres du CNSP mène des actions. Elle prend également des décisions.

Ce sont notamment des expressions de mécontentement dans ses rapports avec l’extérieur. Le gouvernement mis en place par les militaires nigériens a d’abord dénoncé les accords militaires entre leur pays et la France. Comme exigé par eux depuis le 25 août 2023, et après un refus préalable, la France vient finalement d’annoncer le départ immédiat de son ambassadeur, et retrait prochain de celui de ses 1 500 militaires au Niger.

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Pourtant, rien ne présageait une telle durée de vie au pouvoir du général de brigade Tiani et la junte. En tout cas si l’on s’en tient aux différentes annonces de la CEDEAO. Le bloc ouest-africain on se rappelle, avait indiqué avoir déjà constitué une force en attente. Et qu’un plan d’intervention avait aussi été arrêté. Pareille pour une date encore gardée secrète. Les militaires de la CEDEAO disaient n’attendre que l’ordre des chefs d’État pour passer à l’action.

 

Richard Yasseu 

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