Côte d’Ivoire

Mort d’un enfant à Marcory- Les signes à rechercher pour la culpabilité de Djiré, un proche:  » Il est abattu »

Mis à jour le 29 juin 2018
Publié le 29/06/2018 à 12:28 , ,
Crédit Photo: Abidjan.net

Ce samedi 30 juin, une manifestation est annoncée pour exiger justice dans l’affaire de la mort d’Excel Konan à Marcory.

La mort du garçonnet de 3 ans, Excel Konan à Marcory défraie la chronique. La justice, à travers le Procureur de la République, Richard Christophe Adou est à pied d’œuvre pour que la lumière soit faite sur cette mort que d’aucuns qualifient « d’assassinat ».

Mais, face à la justice populaire qui a déjà conclu en une responsabilité directe d’un riche homme d’affaires, PôleAfrique.info, est allé à froid faire sa promenade.

Jusque-là, on avait la version de la mère d’Excel Konan, garçonnet de 3 ans, sorti jouer de la cour et qui a disparu. Trois tentatives pour vérifier que l’enfant n’était pas chez les voisins se sont avérées infructueuses avec le vigile, à en croire la mère. Au final, un appel des mêmes voisins à la police aboutit à la découverte du corps inanimé d’Excel.

Kouakou Esther Flore et ses proches croient dur comme fer à un homicide volontaire sur le garçonnet. En revanche, l’une des filles de l’homme d’affaires a tenu à donner sa version des faits à RTI Info.  « Mon père a lui-même tenté un acte de sauvetage après que l’enfant soit sorti de l’eau mais trop tard » fait-elle savoir. Soupçonné d’avoir fui Treichville suite à une affaire similaire, le porte-voix circonstanciel de la famille incriminée par la rumeur publique botte en touche.

« Si mon père avait commis des actes compromettants à Treichville ce n’est pas à Marcory qu’il se serait installé. Les deux communes étant très proches » fait-elle remarquer.

Pour que la vérité se fasse jour, la fille révèle que c’est son « père lui-même qui a financé l’autopsie car il ne se reproche absolument rien. »

Pour se faire une nette idée, le Procureur de la République a tenu à reconstituer les faits en personne. Avec les policiers du 9è arrondissement de police et ceux de la police judiciaire, il a travaillé à dénouer les fils de ce triste fait divers qui défraie la chronique depuis deux semaines.

Pour sa part, PôleAfrique.info a rencontré un proche voisin qui sous couvert d’anonymat a dit ce qu’il a vu.

« Je connais l’homme d’affaires depuis plus de 15 ans. J’ai été appelé par un doyen vers 13h, me demandant de me hâter pour le rejoindre car les nouvelles au quartier n’étaient pas bonnes. C’était bien le mercredi 20 juin. A mon arrivée, je retrouve celui qui m’a appelé au portail de la résidence de celui qu’on incrimine. Nous y entrons ensemble pour apercevoir un attroupement autour du corps. Le corps du fiston était au bord de la piscine. C’est après que nous avons demandé à l’occupant de la maison ce qu’il s’est passé. De ses propos il ressort qu’il était au salon avec des manœuvres qui montaient des meubles. Il a demandé vers 11h à son gardien de lui prendre un carreau. Le gardien est parti vers le container qui contient les matériaux avec un ouvrier. Mais celui trouvé ne correspondait pas. Il a alors remis 4000 FCFA et un échantillon pour en acheter un autre. Il a alors demandé au gardien de nettoyer les pots de fleur. C’est après avoir nettoyé le premier pot qu’il est parti déposer au bord de la piscine  et qu’il a vu le corps de l’enfant dans la piscine. Le gardien a couru l’appeler au salon. Il a demandé au gardien de sortir le corps de l’enfant de la piscine et a lui-même tenté un massage cardiaque. Mais l’enfant n’a pas réagi. Il a alors demandé de faire appel à la mère de l’enfant que tout le monde connaît bien au quartier. Lui-même est sorti chercher la police au 9è arrondissement de police. C’est ainsi que le constat a été fait. Puis est arrivé le médecin-chef de la PMI de Marcory puis les pompes funèbres. Après le constat de décès de l’enfant, son corps a été enlevé par les pompes funèbres. Mais, avant l’arrivée des pompes funèbres, la mère de l’enfant est arrivée, a tiré la couverture et fait des photos. C’était en notre présence. Puis, elle est ressortie. L’occupant des lieux a été entendu à la police judiciaire mais remis en liberté. Hier mercredi 27 juin, la première autopsie a pris fin. Elle a conclu à une mort par noyade. La famille Konan a demandé une contre-autopsie mais peinait à réunir les fonds. Ce que je peux dire, c’est que l’homme d’affaires est très abattu. Solidaire du drame qui touche les deux familles, une délégation d’imams est partie rencontrer la famille Konan. Mais, nous avons appris qu’une manifestation est projetée samedi prochain. Nous invitons tout le monde au calme. A preuve, la famille est là et n’a pas déménagé » a expliqué ce proche de la famille, ami de longue date de Djiré Kader Alpha.

La mère d’Excel et la famille continue de faire monter le mercure sur les autorités judiciaires, appelant à une mobilisation afin que la vérité triomphe.

Pour un magistrat contacté par PôleAfrique.info, « la conclusion de l’autopsie, la mort par noyade, peut ne pas être une infraction. »

« On peut noyer quelqu’un. A ce moment, on doit rechercher les traces car même un enfant va se débattre et l’assassin laissera des traces sur le corps. En l’état actuel des choses, pour l’inculper, il faut démontrer que le monsieur avait un intérêt, qu’il était chez lui, qu’il a vu l’enfant et n’a pas réagi. En somme il y a des conditionnalités pour que l’infraction soit constituée » a-t-il analysé.

Crédit Photo: Abidjan.net

Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction PôleAfrique.info

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