Eco-business

Le Ghana veut arracher un projet d’investissement à Bouaké

Mis à jour le 6 janvier 2020
Publié le 06/01/2020 à 4:23

L’affaire ne fait pas les choux gras ni ne suscite encore émotion car elle se déroule en sourdine. Un consortium international de construction et de montage de rickshaw, ou encore tricycle à type énergétique s’est installé à Bouaké, au Centre-Nord du pays. La distance avec les pays de l’hinterland, Mali et Burkina Faso et Guinée Conakry est réduite pour la fourniture de tricycle prêt à utilisation. Avec ses six places, il transporte plus du monde et son porte-bagages facilite aussi le transport du fret.

Le consul honoraire de la Côte d’Ivoire en Inde a mis les petits plats dans les grands pour attirer les investisseurs dans son pays. Et il a jeté son dévolu sur sa ville de Bouaké afin de prêter mains fortes au maire Nicolas Djibo Youssouf dans la résolution de l’épineuse question de l’emploi des jeunes. Bouaké, ex-fief de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles, a encore des jeunes à besoin de réinsertion économique sans compter les diplômés de l’université Alassane Ouattara et des grandes écoles de la ville.

L’entreprise IBTL a ouvert une antenne vers le marché de bétail, « sakabo » à Dar Es Salam où déjà des jeunes sont employés. L’objectif si les autorités ivoiriennes facilitent l’installation dans le pays de ce consortium indien, généré beaucoup plus d’emplois. Mais, en face, avec les crocs-en jambe que subit le maire de la part de certains syndicalistes du transport urbain, le Ghana et son gouvernement se frottent les mains. Le pays de Nana Akufo-Addo ne lésine pas sur les moyens pour draguer cet investisseur qui fait fureur dans des pays d’Asie. 7info a pu consulter une vidéo de l’accueil majestueux, réservé à ces indiens. Le Ghana fait les yeux doux à IBTL afin que l’usine de montage de ces tricycles y soit installée. Entre création d’emplois pour la jeunesse diplômée ghanéenne, il s’agit de retirer des dividendes financières avec une entreprise de plus.

Bouaké se réveille difficilement de l’écroulement de son tissu industriel. A l’exception notable de l’usine de Sitab (tabac) qui tourne bien, celle de la CIDT, en demi-saison, la zone industrielle est en mode silence. La section égrenage des Etablissements Robert Gonfreville est à l’arrêt depuis de nombreuses années et rien n’a pu être fait, à ce jour, pour faire vrombir les machines. La section filature se débrouille pour mettre du pagne sur le marché.

Une partie de Filtisac a été cédée à Casa, pour l’anacarde qui va bénéficier d’une plus grande nouvelle unité à Diabo-Sokoura. les travaux sont en cours. Olam qui avait suscité beaucoup d’espoir a vite sombré.

La concrétisation de ce projet d’installation de IBTL sera donc un peu plus d’oxygène si les concertations permettent à tous de prendre une portion du transport urbain dans cette ville de Bouaké qui s’agrandit au fil des jours. Autre avantage lié, l’abandon du fuel polluant pour embrasser l’énergie verte, la Côte d’Ivoire ayant ratifié l’accord sur le réchauffement climatique. Le Ghana n’a pas encore dit son dernier mot mais Bouaké a pris un pas d’avance. Pour la consolidation de cet effort, le gouvernement ivoirien devrait prendre le taureau par les cornes et au corps pour aider à la subvention de ces engins qui, montés à Bouaké, partiront pour plusieurs villes ivoiriennes, à l’intérieur du pays où les déplacements sont difficiles mais aussi, pour le marché sous-régional.

Après l’incendie du grand marché de Bouaké en 1998, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron ont procédé à la pose de la première pierre de ce marché censé être le plus grand, couvert, de la sous-région ouest-africaine, le 22 décembre dernier.

Adam’s Régis SOUAGA

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE