Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a demandé vendredi « l’arrêt immédiat » des opérations de déguerpissement en cours dans les communes abidjanaises de Yopougon et Attécoubé afin de « préserver la dignité » des populations, dans un communiqué.
« Le CNDH préconise l’arrêt immédiat de ces opérations de déguerpissements pour préserver la dignité et les droits élémentaires » des citoyens, a écrit sa présidente, Namizata Sangaré,
Tout en déplorant cette initiative du district d’Abidjan, « sans coordination avec les autorités municipales, ni concertation avec les populations impactées », le CNDH appelle à des « mesures urgentes d’atténuations des impacts socioéconomiques » qui pourraient se traduire par un “relogement et (une) prise en charge psychosociale ».
Pour le CNDH, « ces actions accentuent la situation de précarité et de vulnérabilité de ces populations » qui sont « plongées dans une désolation et un désespoir sans précédents ».
« À ce jour, plusieurs commerces et habitations ainsi que des biens privés et sociocommunautaires (établissements scolaires de plus de 2.500 élèves, églises, mosquées, centres de santé, boutiques, ….) ont été détruits » dans le cadre de ces opérations entamées depuis le 27 janvier dans les quartiers Gesco de Yopougon et Boribana d’Attécoubé, a relevé le CNDH.
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Namizata Sanagré a par ailleurs assuré de la « disponibilité » du CNDH à « accompagner » la mise en œuvre d’opérations « plus humaines en coordination et en concertation avec les populations des zones d’habitation jugées à risques, et ce dans le strict respect des droits de l’Homme et des engagements internationaux pris par la Côte d’Ivoire ».
Face à la levée de bouclier et l’indignation suscitées par ces opérations de déguerpissements, le district autonome d’Abidjan a expliqué, dans un communiqué lu à la télévision nationale jeudi, que ses actions en cours visent « à sauver des vies et préserver les infrastructures publiques en libérant les emprises, en prévision à la saison des pluies ».
Serge Alain Koffi