Société

Entretien/Dr Ranie Didice Bah Koné, secrétaire exécutive Conseil national de lutte contre la vie chère : « Le Consommer local est bénéfique à tous les niveaux »

Mis à jour le 31 octobre 2023
Publié le 01/11/2023 à 8:00 , , ,

La promotion de la consommation des produits locaux était à l’honneur à l’occasion du « Mois d’octobre, mois du consommer local ». Une initiative du ministère du Commerce, chapeautée par le Conseil national de lutte contre la vie chère, qui convainc de plus en plus de consommateurs au fil des années. C’est quoi le « Consommer local » et quel est son impact dans les habitudes des populations ? Entretien

 

 

Quel est l’intérêt d’un mois dédié au « Consommer local » ?

 

Les ministres du Commerce des pays membres de l’UEMOA se sont réunis en 2020 et ont décidé de consacrer le mois d’octobre au « Consommer local ». Tout simplement pour créer un boost et mettre un coup de projecteur sur cette thématique très importante pour le développement de l’Afrique en général. L’initiative s’appelle « Mois d’octobre, mois du consommer local » et elle est également appliquée en Côte d’Ivoire. Ainsi, le ministère du Commerce et de l’Industrie à travers le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) mène des actions pour faire la promotion des produits locaux et sensibilise les consommateurs à s’intéresser à ce qui est produit localement. Le « Consommer local » est bénéfique à tous les niveaux, pour l’économie, pour le social, pour les paysans, pour les transformateurs, pour les industries. Mais en plus pour les consommateurs vu que ça leur permet d’avoir des produits frais, disponibles et adaptés à leur mode de consommation.

 

Quels sont les domaines concernés par le « Mois du consommer local » ?

 

Au-delà du secteur alimentaire qu’on a l’habitude de voir, nous avons également la promotion des tenues traditionnelles, de l’artisanat local, de la décoration et de nos sites touristiques, qui est faite pendant le « Mois d’octobre, mois du consommer local ».

 

Est-ce qu’il y a un lien entre le « Consommer local » et la lutte contre la vie chère ?

 

Nous avons observé que ces derniers temps, l’inflation que nous avons connue est une inflation importée. A cause des facteurs exogènes tels que la COVID 19, la guerre russo-ukrainienne, la hausse du cours du dollar, la hausse du coût du fret, ce sont des données externes à la Côte d’Ivoire mais que nous subissons. Cela s’explique par le fait que les produits que nous importons subissent à l’origine ces coûts. Cette inflation importée si on veut la combattre en interne, nous devons nous concentrer sur ce que nous produisons. Ce qui veut dire que si nous consommons ce qui est produit en interne essentiellement, cela ne sera pas forcément impacté par tout ce qui est inflation externe. Au final, si les coûts de production externe n’augmentent pas à cause des facteurs exogènes, on peut tout à fait imaginer que les prix peuvent rester abordables pour le consommateur ivoirien moyen. Le « Consommer local » s’inscrit donc dans une stratégie globale de lutte contre la vie chère.

 

Est-ce que la culture du Consommer local est inscrite dans les habitudes des populations ivoiriennes ?

 

Le constat que nous avons fait sur le terrain est positif. L’initiative « Mois d’octobre, mois du « Consommer local » est accueillie favorablement par les consommateurs. J’avoue qu’au début il y avait des appréhensions mais au fil des éditions, les lignes commencent à bouger. En plus, sur instruction du ministère du Commerce, nous avons même initié des séances de dégustation gratuite de viennoiseries à base de farines locales (manioc, banane plantain, patate douce, igname). Tous ceux qui y ont goûté étaient vraiment bluffés. Je peux vous dire que c’est une bataille qui est en train d’être gagnée, parce que de plus en plus de boulangers et pâtissiers s’inscrivent dans cette logique et la demande est au rendez-vous.

 

Propos recueillis par Maria Kessé

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