Côte d’Ivoire

Des officiers de police et la gendarmerie poursuivi pour extorsion de fonds sur des hommes d’affaires

Mis à jour le 18 septembre 2023
Publié le 18/09/2023 à 5:30 , , , , , , , , ,

Racket et extorsion de fonds, voici les charges qui pèsent sur plusieurs éléments des forces et de sécurité en Côte d’Ivoire. Une enquête est ouverte sur leurs cas, apprend 7info.

Il s’agit de l’Unité de lutte contre la grande criminalité (ULGC), sise à Sébroko, l’ancien quartier général de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ce groupement de défense, composé majoritairement de militaires, est commandé par le colonel Inza Fofana, alias « Gruman ». L’autre unité mise en cause est l’Unité de lutte contre la criminalité transfrontalière (UCT), installée à Cocody, dirigée par le commissaire divisionnaire Bonaventure Adomo.

L’affaire est remontée jusqu’au ministre d’Etat, ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara, indique l’information. C’est d’ailleurs celui-ci qui a ordonné l’ouverture d’une enquête interne au sein des forces de sécurité, à la suite de plaintes d’hommes d’affaires, apprend-on. Les plaignants, ont indiqué avoir été victimes d’extorsion de plusieurs millions FCFA par des officiers et sous-officiers.

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L’enquête est confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie, sous la supervision du général Ousmane Yéo. Des arrestations ont déjà lieu. Selon le confrère Jeune Afrique qui donne l’information, plusieurs indicateurs libanais, qui collaboraient avec l’ULGC et l’UCT, ont en effet été interpellés sur la base d’enregistrements audio compromettants réalisés à leur insu. Leur anonymat a été préservé pour les besoins de l’enquête.

Comment opéraient-ils ?

Leur procédé était simple. Les « indics » repéraient des hommes d’affaires qui détenaient des centaines de millions FCFA en cash, à leurs domiciles ou sur leurs lieux de travail, généralement issus de secteurs d’activité comme l’orpaillage. Puis, ils donnaient le tuyau à des éléments des deux unités incriminées. Ces derniers prenaient soin de téléphoner à Oumar Braman Koné, à l’époque procureur du pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan, qui leur donnait, comme le prévoit la loi, un mandat verbal.

Enfin, ils faisaient une descente chez leurs cibles qui, intimidées, finissaient par leur remettre l’argent demandé. Des plaintes se sont enchaînées, sans suite, jusqu’à ce qu’un opérateur économique actif à Bouaké n’alerte le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, après avoir, selon ses dires, été extorqué de plus de 500 millions FCFA.

Aujourd’hui, ce dernier ainsi que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, suivent de près ce dossier. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, est également régulièrement informé des avancées. Les autorités planchent sur une restructuration en profondeur de ces deux unités, dont les activités, sous la supervision d’un nouveau commandement, seraient strictement encadrées. Mais une dissolution est également sur la table des discussions, à en croire Jeune Afrique.

Tristan Sahi

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