Côte d’Ivoire

Déguerpissements à Abidjan, une organisation des droits de l’homme évoque un ‘’drame humanitaire’’ et propose

Mis à jour le 28 février 2024
Publié le 28/02/2024 à 12:30 , , , , , , ,

Il ne partage pas les opérations de déguerpissement en cours dans le district d’Abidjan. Dans une lettre ouverte au chef de l’Etat ivoirien, le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), évoque ‘’un drame humanitaire’’. Il fait des propositions au chef de l’exécutif de Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara.

 

« Cette opération a, à n’en point douter, induit un drame humanitaire qui s’accompagne de violations des droits humains : le droit à l’éducation, le droit à la propriété privée, le droit à la santé, les droits des enfants, le droit des minorités qui sont autant de droits prévus dans la Constitution ivoirienne et dans les instruments internationaux ratifiés par la Côte d’Ivoire », mentionne dans sa lettre, Bamba Drissa, le président du MIDH.

Depuis janvier 2024, des opérations de déguerpissement initiées par le district autonome d’Abidjan ont cours. Ces actions ont connu un point fort avec les passages des bulldozers dans les quartiers de Gesco, Boribana et Banco 1.

Dans la commune de Yopougon, un établissement scolaire a été rasé en partie, mettant hors des salles de classes des élèves en cette période scolaire. Un fait qui a suscité l’émoi général.

L’initiateur de la lettre ouverte au président ivoirien, dénonce la procédure utilisée dans le cadre des opérations de déguerpissement.

De son constat, il ressort dit-il, un caractère « cavalier de la gestion de cette opération menée en ignorance des parties prenantes concernées : notamment, les ministres en charge de la Construction et de l’Education nationale, les maires, les élus locaux, les chefs de communautés, les guides », non sans faire cas selon lui, d’une « absence de mesures sociales d’accompagnement ».

A LIRE AUSSI : Le Conseil des droits de l’homme demande « l’arrêt immédiat » des déguerpissements à Abidjan

« En effet, aucune solution de recasement ni même la construction de sites de transit temporaire n’a été prévue pour soulager les personnes déguerpies. Elles sont ainsi devenues des sans-abris pour certains et des déplacés internes pour d’autres, dans leur propre pays ».

Il y a « urgence humanitaire », fait savoir le MIDH dans sa lettre ouverte. Aussi fait-il des propositions.

« Ordonner la suspension des opérations de déguerpissement et de démolition des sites concernés en Abidjan pour préserver la dignité humaine ; instruire Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement à l’effet de réunir l’ensemble des parties prenantes en vue d’arrêter les mesures idoines pour la sauvegarde des vies, de la dignité des occupants et leurs droits ainsi que du respect des droits de l’homme auxquels vous êtes attaché », propose Bamba Drissa.

A LIRE AUSSI : Démolitions à Abidjan, le père Norbert Abekan charge les auteurs et prévient

Le président du MIDH propose également au président ivoirien de « ne reprendre ces opérations de déguerpissement que dans les zones où cela est indispensable, en bonne intelligence avec les personnes impactées et dans le respect de leurs droits à un logement décent, à l’éducation, à la santé et à la dignité ».

Richard Yasseu 

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE