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Burkina Faso, 160.000 personnes fuient les attaques djihadistes

Mis à jour le 11 mars 2022
Publié le 11/03/2022 à 5:30 , ,
A woman breastfeeds her child in a camp for internally displaced people in Barsalogho, on January 27, 2020. - Barsalogho is a small town in northern Burkina Faso that hosts 10,000 displaced persons and refugees fleeing the resulting jihadist and inter-community violence. Burkina Faso, which borders Mali and Niger, is facing jihadist attacks, which have killed more than 750 people since 2015. Under-equipped and poorly trained law enforcement agencies in Burkina Faso are unable to stop the spiral of violence. According to the United Nations, jihadist attacks in Mali, Niger and Burkina have resulted in 4,000 deaths in 2019. (Photo by OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Le nombre des déplacés internes du fait des attaques terroristes au Burkina Faso ne cesse de grimper. Pour le seul mois de janvier 2022, 160.000 sont annoncés. Selon des organisations internationales, c’est l’un des chiffres les plus élevés pour un seul mois depuis la crise sécuritaire dans ce pays. Des statistiques qui troublent la quiétude des organisations d’aide aux déplacés.

C’est le record au Burkina Faso. Depuis le début de la crise sécuritaire qui secoue ce pays, le seul mois de janvier 2022 a enregistré 160.000 déplacés internes. Ces chiffres portent à plus de 1.700.000 déplacés dont plus de 1 million d’enfants, ont annoncé le jeudi 10 mars 2022 à travers un communiqué conjoint, les organisations d’aide aux déplacés notamment, Médecins du monde, le Conseil norvégien des réfugiés, Oxfam et Actions contre la faim.

Depuis 2015, après la chute de l’ex-Président Blaise Compaoré, le Burkina Faso est secoué par une crise sécuritaire qui a déjà fait plus de 2.000 morts. Mais, ces attaques djihadistes n’entraînent pas que des pertes en vie humaine. Le pays des hommes intègres enregistre malheureusement des milliers de déplacés internes en proie à une crise humanitaire.

Toujours selon le communiqué, de janvier 2019 à janvier 2022, la population déplacée au Burkina Faso a connu un bond exceptionnel de 2 000%. Des migrations qui ne sont pas sans conséquences pour ces populations qui voient malheureusement leur quotidien bouleversé. Besoins de logement, de nourriture, de soins médicaux, d’argent pour les urgences, sont entre autres nécessités de ces déplacés. Selon un rapport du Conseil National de Secours d’Urgence (CONASUR), l’insécurité a engendré la fermeture de 3 280 établissements scolaires soit 13,09% des structures éducatives du pays, privant 511 221 enfants de leur droit à l’éducation.

 

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Des besoins pris en charge pour certains par des structures telles que l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM). Afin de protéger et venir en aide à ces déplacés internes, l’OIM a lancé une stratégie de réponse humanitaire et d’accueil. Cible de ce programme, les communautés déplacées des cinq régions les plus touchées par le terrorisme au Burkina Faso que sont le Nord, la Boucle du Mouhoun, le Centre Nord, le Sahel et l’Est. Dans le cadre de cette stratégie, ce sont une aide d’urgence en hébergement, des articles ménagers et une assistance psychosociale qui sont apportés aux populations sinistrées.

Malheureusement, les efforts conjoints des organisations d’aide en faveur des déplacés du Burkina Faso risquent d’être hypothéqués. La raison, la crise en Ukraine qui pourrait certainement avoir un impact sur l’aide humanitaire au peuple burkinabè.

« Certains donateurs ont déjà indiqué qu’ils allaient diminuer de 70% leurs financements afin de soutenir des opérations en Ukraine. Nous sommes très inquiets que cela devienne une tendance, rendant l’accès aux soins et aux services de base encore plus compliqués pour les déplacés internes au Burkina », s’inquiétait Sofia Torche, directrice générale de Médecins du monde au Burkina sur les antennes de RFI le jeudi 10 mars.

En plus d’une crise sécuritaire qui n’a pas encore trouvé de solution, le Burkina Faso risque d’être confronté à une autre crise, mais cette fois-ci alimentaire. Encore une autre équation pour le Président de la transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a prêté serment seulement le 16 février dernier.

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