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Burkina Faso : le lieutenant-colonel Sandaogo donne sa feuille de route

Mis à jour le 28 janvier 2022
Publié le 28/01/2022 à 4:27 , ,

72 heures après son coup d’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est adressé pour la première fois à ses compatriotes burkinabè le jeudi 27 janvier 2022. Le nouvel homme fort du pays a fait connaître ce sur quoi il entend mettre l’accent dans ses actions.  


« Si les priorités sont nombreuses, il est clair que la priorité principale est la sécurité », indique d’entrée le chef de la transition burkinabè. Pour celui qui est arrivé aux affaires il y a juste quelques jours après avoir renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, il faut « réduire significativement les zones sous influence terroristes et les impacts de l’extrémisme violent ». Cela passe, dit-il par redonner « aux forces de défense et de sécurité et aux volontaires de défense de la patrie (VDP), la volonté de combattre et d’aller encore plus de manière offensive avec des moyens adéquats ».

Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une crise sécuritaire due aux attaques terroristes. Selon des organismes d’aide humanitaires, ce sont plus de 1.500.000 déplacés et de plus de 3000 morts causés par les attaques meurtrières djihadistes dans le pays. Cette situation sécuritaire est l’un des motifs avancés par les militaires qui ont fait le coup le 24 janvier 2022 au Burkina Faso contre le président Kaboré accusé d’« incapacité ».
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C’est une adresse à la nation qui intervient à quelques heures d’un sommet extraordinaire par vidéoconférence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prévue dans la journée du vendredi 28 janvier 2022, sur la situation au pays des Hommes intègres. Les militaires burkinabè veulent-ils ainsi donner un signal à l’organisation sous régionale qui a déjà condamné le coup ?

De l’avis d’observateurs, la situation dans ce pays déjà très marqué par les coups d’État inquiète. Et le lieutenant-colonel devrait se méfier de son entourage. « Tous ceux qui ont accédé au pouvoir au Burkina Faso ont été victimes de coup d’État. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, sera-t-il l’exception ? Difficile de le dire. Même s’il arrivait à bouter les terroristes hors de son pays, s’il y a une institution qu’il devra surveiller comme du lait sur le feu. C’est l’armée. Elle regorge en son sein de petits ambitieux comme lui. Et ces derniers pourraient aussi être tentés de lui ravir le pouvoir comme il l’a ravi à Roch Kaboré », analyse pour 7info, Séka Léon, doctorant en Sciences politiques à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody.

La mise en garde

Déjà, le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration souhaite compter sur la collaboration de ses concitoyens pour relever les défis du Burkina Faso. Pour ce faire, il annonce des concertations prochaines avec les forces vives du pays pour élaborer une feuille de route. Toutefois, il prévient qu’il sera intraitable envers les « traîtres ». « Je mets en garde tous ceux qui ne seront guidés que par leurs intérêts égoïstes (…). Je serai intraitable face aux actes de trahison des aspirations du peuple », a prévenu l’actuel homme fort de Ouagadougou.

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