Société

Abobo, après son agression, l’institutrice craint pour sa grossesse

Mis à jour le 25 mars 2022
Publié le 24/03/2022 à 12:09 , ,

Encore fragile, c’est à son domicile dans cette commune d’Abobo que dame N’Takpé reçoit l’équipe de reportage de 7info. Six jours après les violents coups qu’elle a reçus, elle est toujours dans l’indisponibilité de reprendre le service pour des raisons de santé. Mais l’institutrice enceinte accepte de nous raconter les faits.

 

« Depuis l’année scolaire, je n’ai reçu qu’une seule boîte de craies. Pour dispenser mes cours, je suis obligée d’acheter mes propres boîtes de craies. Mais depuis un certain temps, j’ai constaté le vol de ces craies par les élèves », révèle-t-elle d’entrée.

Six jours après les violents coups qu’elle a reçus, elle est toujours dans l’indisponibilité de reprendre le travail pour des raisons de santé. Le 17 mars 2022, l’enseignante a été bastonnée par un parent d’élèves dans l’établissement scolaire où elle enseigne.

« Le jeudi 17 mars 2022, alors que je m’apprêtais à écrire la date au tableau, j’ai constaté que la boîte de craies qui était pleine la veille avait été vidée. J’ai interrogé mes apprenants. Ils se sont mis à rire. Pour les punir, j’ai donc demandé à chaque élève de m’apporter un bâton de craie », poursuit-elle.

Pour dame N’Takpé, il ne s’agissait que d’une punition comme tout enseignant en donne quelquefois à ses élèves auteurs de mauvais comportements. Et qui serait exécutée. Mais que non. Grande fut sa surprise quelques minutes après le départ des élèves. « Comme tous les autres, les deux enfants de B.L, sont allés à la maison. J’étais dans le bureau de la directrice lorsque leur père est entré. Je vous rappelle qu’il habite à quelques mètres de l’école. Une fois dans le bureau de la directrice, il s’est mis à nous injurier. Il a dit qu’il est le protocole d’un ministre de la République et qu’il ferait fermer l’école », raconte l’institutrice.

 

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À ces menaces, la directrice demande à sa collaboratrice de sortir du bureau, pour échanger sûrement dans le calme avec la responsable de l’école. Mais là encore, surprise désagréable. « Ma patronne m’a demandé de sortir du bureau. Pendant que j’étais en train de sortir, j’ai reçu un coup de pied dans le dos. Je suis tombée sur mon ventre et j’ai perdu connaissance. Comme je suis porteuse d’une grossesse de 6 mois, les médecins ont révélé qu’il y a eu un décollement », dit-elle.

Porter sur les réseaux sociaux, l’affaire suscite de l’émoi. Les internautes crient justice. La nouvelle a même fait réagir le ministère de la Justice. Dans un communiqué, le procureur de la République, Adou Richard s’est autosaisi. Il révèle que « B.L n’a jamais été membre d’un quelconque service protocolaire ». Le procureur Adou Richard annonce également que des enquêtes pour faire subir la rigueur de la loi au mis en cause se poursuivent. Quant aux élèves de l’école primaire publique Gendarmerie, ils devront encore attendre avant de reprendre le chemin de l’école. Depuis cet incident l’établissement est resté fermé.

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