Société

Trois personnes aux arrêts pour trafic d’enfants à Man

Mis à jour le 1 août 2019
Publié le 01/08/2019 à 1:43 , , ,

Trois jeunes gens sont rentrés en rébellion, une fois à Man, pour permettre l’arrestation de trafiquants d’enfants pour des travaux agricoles. Dans le silence du voyage, les jeunes à qui l’on avait fait miroiter le grand bonheur en Côte d’Ivoire, ont échafaudé leur stratégie. A la vue des policiers, ils ont sollicité l’aide pour leur retour vers leurs parents.

De nombreux enfants d’un pays voisin seraient convoyés en masse vers l’ouest montagneux.

Ce sont au moins quatre cars très souvent surchargés qui débarquent chaque semaine dans la capitale de la région du Tonkpi, Man. Le contenu de ces véhicules est directement déversé dans les forêts.

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En début de cette semaine, un de ces véhicules arrive au corridor sud de la ville de Man. Deux enfant dont l’âge est compris entre 13 et 15 ans descendent et se dirigent directement au poste de contrôle de la police nationale. Pendant ce temps, leur accompagnateur s’évertue à leur trouver à manger. Refusant de se retrouver dans une plantation de cacaoyers, les gamins demandent sollicitent l’aide pour leur retour au pays.

Les policiers gardent les enfants et font appel au centre social qui accepte de les recevoir.

Les enfants donnent les contacts de ceux qui les ont envoyés.

Ces derniers arrivent et tentent de corrompre les travailleurs sociaux. Mais, malheureusement, les agents du centre social ne se laissent pas faire. Les trois individus sont mis aux arrêts.

 <<Quand nous avons été informés de cette histoire, nous avons appelé les contacts que les enfants nous ont remis. Nous avons joué le jeu et ils sont venus jusqu’à Man. Ils seraient installés à Abidjan et ils s’adonnent à cette pratique. Nous les avons mis à la disposition de la brigade de la gendarmerie. Ce qui est tout de même intéressant, c’est qu’ils sont venus avec l’intention de nous corrompre. Ils nous ont proposé la somme de 200.000 francs. Ce que nous avons refusé>>, explique un travailleur social à 7info.ci sous le couvert de l’anonymat.

<<Vous savez, ce trafic existe bel et bien. Quand tu arrêtes un car pour le fouiller, c’est tout un tas de problème. Les gens parlent de fluidité routière. Les corps habillés sont taxés d’abuser par le racket. Si nous ne prenons garde, ce trafic deviendra grand et les conséquences aussi>>, prévient un homme en tenue.

Dans certains villages de la région, selon certaines indiscrétions, ces enfants, une fois arrivés, peuvent passer près de 6 à 10 mois, voire même un an sans mettre les pieds dans le village. <<Il faut prendre cette affaire au sérieux. Ce sont de gros campements qui sont dans les forêts et ces enfants une fois ici, passent le clair de leur temps là-bas. Ils ne viennent même pas au village. Ceux qui ont les plantations se chargent de leur apporter  à manger chaque semaine>>, indique Soumahoro Wahou, chef de village de Gbégui.

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<<Ces enfants, pour la plupart, leur est difficile de s’exprimer en français et même en dioula. Ils ne parlent que leur langue maternelle. Souvent quand vous les croisez en brousse où le jour ils décident de venir au village, c’est avec étonnement qu’on constate qu’ils sont, non seulement nombreux, mais qu’ils ne parlent pas français,  ce qui rend donc les choses difficiles>>, explique un jeune habitant du village de Kpata.

Pour l’heure, les trois larrons iront répondre de leur acte de tentative de corruption sur agents de l’Etat et trafic d’êtres humains devant les tribunaux.

Olivier Dan Correspondant Ouest 

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