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Sanctions ouest-africaines: le Mali court-il vers une récession?

Mis à jour le 24 septembre 2020
Publié le 24/09/2020 à 6:43 , , ,

C’est la question que tout le monde se pose après les différentes sanctions prises contre le Mali par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans une interview accordée à l’Agence France Presse (AFP), l’économiste Etienne Fakaba Sissoko prédit une récession pour le Mali qui est en crise depuis le coup d’État le 18 août 2020.

« Le Mali n’échappera pas à la récession », a-t-il répondu en tant que conséquence à moyen terme. Selon ce professeur d’économie, après des années de croissance autour de 5%, le Mali va au-devant de la récession sous l’effet conjugué de ces sanctions et du Covid-19,, .

« L’impact se situe à plusieurs niveaux, mais le plus important est budgétaire: diminution des recettes fiscales et douanières, diminution des recettes d’exportation. Depuis l’indépendance, il n’y a jamais eu de budget excédentaire. Or, pour financer le déficit, deux méthodes sont privilégiées: des prêts et des dons au niveau des institutions internationales, ou l’endettement sur le marché international. Lorsqu’il y a tension de trésorerie, le Mali (a) recourt au marché international. À cause des sanctions, doublées de l’instabilité politique et institutionnelle, le Mali n’a plus accès au marché international pour lever des obligations.

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S’il n’y a plus d’entrées de recettes dans le budget de l’État, la conséquence immédiate est la diminution des dépenses publiques. Cela a un impact direct sur la population, car il n’y a plus d’investissements ou de dépenses de l’État », explique l’économiste sur la question sur la répercussion de la crise au Mali

À la question de savoir quels domaines seront touchés par cette récession, Etienne Fakaba Sissoko estime que tous les secteurs le sont. « Le paiement des salaires des fonctionnaires est un élément central, car tout est fait pour éviter des manifestations sociales ou des grèves. Alors le paiement des salaires est la priorité, et tout ce qui est lié aux autres secteurs passe au second plan. Sur le plan financier- poursuit-il- les banques nationales ne sont plus fournies en liquidités, car la BCEAO (Banque centrale ouest-africaine) a suivi (les) sanctions de la CEDEAO. Il va y avoir un gros manque de liquidités: cela se voit avec les nombreux guichets en panne dans Bamako. Beaucoup le sont, non pas parce qu’ils sont en panne, mais parce qu’il n’y a plus de fonds ».

Il faut rappeler que des sanctions avaient été infligées aux acteurs du coup d’État par la Communauté ouest-africaine. La fermeture des frontières et l’arrêt de toutes relations de la CEDEAO avec le Mali sont entre autres les sanctions prises.

Depuis le mardi 18 août, le Mali était dirigé par une junte militaire avec le colonel Assimi Goita à la tête. Le lundi 21 septembre 2020, la junte a désigné l’ex-ministre de la Défense Ba N’daou pour diriger la transition.

Sandra Kohet
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