Côte d’Ivoire

Salubrité urbaine- l’ANAGED créée, la responsabilité de l’État en question

Mis à jour le 24 septembre 2018
Publié le 26/10/2017 à 1:24

Deux structures disparaissent pour faire place à une autre, a t-on appris en conseil des ministres, ce mercredi 25 octobre. L’ANASUR et le FFPSU, deux agences commises à la gestion des déchets en Côte d’Ivoire ont été dissoutes, l’ANAGED créée. Le problème sera t-il résolu ou simplement déplacé ?

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire est un véritable dépotoir à ciel ouvert. Les carrefours et artères de certaines communes sont pris d’assaut par des tas d’immondices. C’est aussi ce sombre tableau que présentent certaines villes de l’intérieur du pays. Le constat n’a pas changé malgré les nombreuses initiatives du ministère de la Salubrité urbaine et du développement durable afin de donner une meilleure hygiène de vie aux populations.

Ce mercredi en conseil des ministres, l’État a changé de stratégie en tentant une énième manœuvre. Il a dissout l’ANASUR (Agence Nationale de la Salubrité Urbaine) et le FFPSU (Fonds de Financement des Programmes de Salubrité Urbaine), deux structures pourtant sous tutelle du ministère de la salubrité, pour créer l’Agence Nationale de Gestion des Déchets en Côte d’Ivoire (ANAGED). Pour les militants des droits de l’homme, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

« Il ne s’agit pas de multiplier ou de fusionner des structures pour prétendre lutter contre l’insalubrité en Côte d’Ivoire. Quand on crée une nouvelle structure, il faut lui donner les moyens de fonctionner. Mais le plus gros problème en Côte d’Ivoire, c’est l’incivisme populaire. Alors plutôt que de créer des structures, l’État devrait organiser des campagnes de sensibilisation. Associer les collectivités locales, territoriales, les chefs traditionnels et les élus locaux dans cette campagne car il faut le dire, les populations ne sont pas éduquer à garder leur environnement propre » a affirmé le Dr Adjoumani Kouamé, président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO).

La dernière offensive du ministère de la Salubrité urbaine et du développement durable, dirigé par Anne Désirée Ouloto, contre les déchets à Abidjan, a été l’opération grand ménage. Mais, la création d’une nouvelle structure est le signe manifeste d’une recherche désespérée de solution durable, à l’insalubrité en Côte d’Ivoire. Selon Abraham Denis Yaurobat, président de l’Action Pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH), il faut de la compétence en la matière.

« Vous savez, la question de la salubrité est une question des droits de l’homme. Partant l’État a le devoir de créer les conditions idoines pour une meilleure qualité de vie des populations. Dans ce cadre, si une structure a failli à son devoir, il faut tout naturellement revoir sa position. Mais je me demande pourquoi le gouvernement ne change-t-il pas simplement les personnes qui animent ces structures, au lieu de les faire disparaître complètement ? L’État doit jouer franc jeu. On ne doit pas créer une agence pour faire plaisir à telle ou telle personne mais plutôt pour le bien des populations. Il faut mettre les personnes compétentes à la tête de ces entreprises et faire à chaque fois, une évaluation des actions menées » a proposé le militant des droits de l’homme, qui s’est gardé de plus de commentaires en attendant le profil des personnes choisies pour diriger la nouvelle agence (ANAGED) dont les actions seront jugées sur le terrain.

En attendant, les ordures sont bien en place aux différents carrefours d’Abidjan.

Éric Coulibaly

 Source : rédaction Poleafrique.info

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