Politique

Réconciliation nationale, une entreprise difficile ?

Mis à jour le 24 juillet 2021
Publié le 24/07/2021 à 8:00 , , ,

C’est le souhait le plus ardent des ivoiriens. Pourtant la réconciliation nationale peine à se réaliser dans le pays où après de nombreuses crises politiques et militaires, subsistent des traces de fractures sociales.

Ce ne sont pas les tentatives et initiatives qui ont fait défaut. En Côte d’Ivoire à mesure que des crises ont éclaté, des actions ont été posées pour apprendre à nouveau à vivre ensemble. L’on se souvient du forum de réconciliation nationale organisé courant 2001.

Alors que Laurent Gbagbo et le Front populaire s’installaient à peine au pouvoir d’Etat qu’ils venaient d’obtenir après l’élection présidentielle de 2000, ce cadre de concertation nationale avait été mis en place. Pendant plusieurs semaines, responsables politiques, acteurs de la société civile et même les religieux ont eu droit à la parole pour exprimer les rancœurs longtemps enfouies à l’effet de les pardonner. Même le PDCI-RDA qui avait été victime un an plus tôt du premier coup d’Etat en Côte d’Ivoire y a pris part.

Mais à peine cette catharsis a eu lieu, une crise d’une autre ampleur intervient : la rébellion armée des ex-Forces nouvelles de 2002. Pendant huit années, la Côte d’Ivoire est coupée en deux avec la partie septentrionale aux mains des rebelles et le sud, sous contrôle de l’administration Gbagbo.

Conséquence fâcheuse et directe, une profonde fracture sociale. Mais la quête du retour à la normalité poussent non seulement les protagonistes d’alors (l’administration Gbagbo et les Forces nouvelles) à s’engager dans le « Dialogue direct », mais aussi à créer un ministère dédié à la Réconciliation nationale.

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Ces initiatives très louables n’ont cependant pas empêché la crise postélectorale de 2010-2011 qui a occasionné la mort de plus de 3000 personnes et des départs en exil ainsi que des emprisonnements. Cette crise armée enfonce le clou dans les difficultés au niveau de la cohésion sociale.

Mais pour faire face, dès leur arrivée aux affaires en 2011, les nouveaux dirigeants du pays mettent sur pied la Commission dialogue vérité réconciliation (CDVR) dont les recommandations ne sont pas encore rendues publiques. Après plusieurs années, l’administration Ouattara remplace cette structure par une autre. La Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV).

Dans la foulée, un ministère de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité suivi d’un ministère spécialement dédié à la réconciliation nationale, ont pris le relais. Une amnistie a aussi été décidée pour la décrispation sociale.

Aujourd’hui encore, avec le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo, les espoirs de l’avènement d’une réconciliation vraie et durable sont nourris. Cela est davantage espéré avec la rencontre annoncée entre le 27 juillet 2021 au palais présidentiel entre les présidents Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

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