Côte d’Ivoire

Prévention des conflits- Les militaires du BSO prêts pour 2020

Mis à jour le 20 mars 2019
Publié le 20/03/2019 à 7:51

Une trentaine d’officiers, sous-officiers et militaires du rang ont vu leurs capacités renforcées les 19 et 20 mars 2019 au bataillon de sécurisation de l’ouest. Ce séminaire initié par la Coordination Africaine des Droits de l’Homme pour les Armées (CADHA) avait pour thème est intitulé « droits de l’homme et élections 2020 » est financé par World Federalist Movment Institute for Global Policy.

Diffuser les principes de la Justice Pénale Internationale, des droits de l’homme et de la cohésion sociale aux officiers, sous-officiers et militaires du rang, tel est l’objectif de ce séminaire. Selon Massoma Dosso, coordonnateur général de la CADHA, cette formation fait suite aux événements survenus après les élections de 2010. <<En effet, contemporains, sommes-nous tous témoins des situations post-élections présidentielles de 2010. Une crise sans précédent, ayant occasionné de nombreuses violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, telles que les disparitions forcées, les violences sexuelles. Ce mépris pour les droits de l’homme était pour la plupart malheureusement le fait d’éléments des forces armées et de sécurité. Ceux-là sont la simple vue devrait donner une sérénité à la population. Conséquence, le divorce entre celle-ci et population et le placement de la Côte d’Ivoire sur la liste de la  »honte » de l’ONU >>, a indiqué Dosso Massoma. A en croire M. Dosso, grâce aux efforts conjugués de l’État de Côte d’Ivoire, des ONG telle que la CADHA, la situation est redevenue plus viable aussi bien pour le pays que pour son armée. Ainsi, <<depuis 2017 jusqu’à ce jour, nous avons zéro cas de violences sexuelles ou à caractère sexiste imputable aux FACI. Le 15 mai 2017, la Côte d’Ivoire est retirée de la liste de honte et le 2 juin , elle a obtenu le statut de pays non permanent au conseil de sécurité des Nations Unies. Sans oublier que des soldats ivoiriens sont déployés dans les missions de maintien de la paix, parce que désormais respectueux des droits de l’homme et du droit international humanitaire>> s’est satisfait le coordonnateur général du CADHA.
Cependant, des actes désobligeants de certains éléments des FACI en 2018 à Bloléquin et à M’Bahiakro ont donné naissance à une nouvelle forme de violence. L’incivisme. Les élections municipales et régionales en octobre 2018 qui se sont déroulées dans des conditions quelques peu difficiles, pour la population, rend l’atmosphère plus encore morose.
Selon Massoma Dosso, ce séminaire, permettra de consolider les acquis. <<La population, principale victime des crises exprime sa hantise. Afin de consolider les acquis, donc de se prémunir contre ce passé récent douloureux, la CADHA, en collaboration avec l’état major général de l’armée organise le présent séminaire de formation au profit des FACI>>, a-t-il justifié. A la fin de la formation, PôleAfrique.info a recueilli quelques avis des participants et formateurs.
Le lieutenant Hermann Sahiri, en service au premier bataillon de commando parachutiste, instructeur en éthique et déontologie militaire, en droit international militaire et en responsabilité de protéger, a estimé que ce séminaire est la suite des sessions initiées par la hiérarchie militaire pour renforcer les capacités des hommes en tenue pour des challenges à venir. <<Nous savons que l’armée n’a pas eu un visage reluisant au cours des années antérieures. Nous savons de quoi il s’agit. Il faut tout faire pour redorer le blason de l’armée ivoirienne. Il est question de revenir aux valeurs essentielles qui nous caractérisent qui sont l’éthique, la discipline, la morale >>, a renchéri Lt Sahiri. Pour lui, certaines dérives observées dans l’armée sont en passe de devenir un lointain souvenir car tout sera mis en œuvre pour ramener tous ceux qui ont déraillé sur les rails. 
Le Sergent chef Assi Yapo Bienvenu, du BSO, soutient que cette formation a édifié plus d’un soldat sur les différents droits de l’homme et prépare les militaires aux élections de 2020.
Ce séminaire, faut-il le rappeler, s’est déroulé autour des modules indispensables à la profession militaire, entre autres les notions de base des droits de l’homme, le DIH, le code d’éthique et de déontologie militaire, mieux comprendre la CPI, la prévention de torture et les mauvais traitements et la responsabilité de protéger, les violences sexuelles liées aux conflits.
 
Olivier Dan, Correspondant Ouest
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