La proposition de loi sur la légalisation de la polygamie continue de susciter des réactions en Côte d’Ivoire. Constance Yaï, l’ancienne ministre de la Solidarité et de la Promotion de la femme , invitée de 7info, lève un coin de voile sur les limites de la proposition de loi sur la légalisation de la polygamie optionnelle, faite par le député de Koumassi.

Cette éventualité n’est pas du goût de tout le monde, encore moins de certaines féministes. Depuis que le député Yacouba Sangaré, a rendu publique sa proposition de loi sur la légalisation de la polygamie optionnelle, des voix s’élèvent. Au nombre desquelles, Constance Yaï, l’ex-ministre de la Solidarité et de la Promotion de la Femme sous la Transition militaire dirigée par feu le Général Robert Guéi.

Pour cette militante des droits de la femme, la proposition de loi sur la légalisation de la polygamie optionnelle ne mérite pas autant d’émotion.

« Cette proposition de loi n’a pas à faire polémique, en plus ceux qui proposent cette loi parlent d’hypocrisie. Ça me fait de la peine parce que les vrais hypocrites sont ceux qui voient bien que leur vagabondage sexuel entraîne la multiplication de partenaires, ce qui crée des problèmes à l’intérieur de leurs propres foyers et chez leurs maîtresses. La solution qu’ils ont trouvée, c’est de ramener leurs maîtresses au même niveau que leurs épouses », explique Constance Yaï.

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Pour la présidente-fondatrice de l’Association de défense des Droits de la femme (AIDF), la polygamie ne saurait être la panacée à l’infidélité des hommes.

« Il y a plusieurs exemples de pays en Afrique où la polygamie est autorisée et où les maîtresses cohabitent avec les seconde, troisième et quatrième épouses. Donc il n’est pas difficile de conclure et dire que la polygamie n’est pas la solution à l’infidélité masculine ni à l’absence de communication dans les couples. Si tel était le cas allons-y gaiement, autant il y a la polygamie masculine, autant il y aura la polygamie féminine. On verra si les députés ivoiriens sont courageux et capables d’aller jusqu’au bout en votant une loi qui permet aux femmes et aux hommes d’avoir une multiplicité de partenaires », conclut Constance Yaï.

Présentée en commission à l’Assemblée Nationale, la proposition de loi sur la légalisation de la polygamie optionnelle a pour objectif de modifier et compléter la loi N° 2019-570 du 26 juin 2016 relative au mariage en Côte d’Ivoire.