Politique

Nouveau gouvernement : le quota accordé aux femmes interpelle les organisations de la société civile

Mis à jour le 21 avril 2022
Publié le 21/04/2022 à 3:58 ,

22%. C’est la représentativité des femmes dans le nouveau gouvernement de Patrick Achi. Un chiffre qui provoque la réaction des militantes des droits des femmes.

Le nouveau gouvernement a été formé, ce 20 avril 2022. Il compte 32 membres, dont 7 femmes. Kandia Camara, Anne Ouloto, Kaba Nialé, Mariatou Koné, Myss Belmonde Dogo, Nassénéba Touré et Françoise Remarck ont été choisies par Patrick Achi pour intégrer son nouveau gouvernement.

Sept femmes sur 32, cela correspond à environ 22% de représentativité féminine. Plusieurs personnes pointent du doigt la faible présence des femmes dans le nouveau gouvernement. La question du quota est évoquée. En effet, c’est la loi N° 2019-870 du 14 octobre 2019 portant représentation de la femme dans les assemblées élues qui prévoit ledit quota : « Pour les scrutins uninominaux ou de listes, un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés au cours de la consultation électorale exigé ». L’article 3 de cette loi le stipule.

Les membres du gouvernement étant nommés, cette mesure ne s’applique pas. Sur la question, 7info a recueilli les impressions de Mme Madia Bamba, présidente de l’ONG Bridge.

Selon la leader de la société civile « La Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016 consacre le principe de l’égalité hommes-femmes. Fort de cela, nous sommes en droit d’exiger à compétence égale une certaine représentativité des femmes à tous les niveaux de prise de décision de la nation », affirme Mme Bamba.

Elle poursuit son propos avec un aspect particulier. Il s’agit du poids politique des nouveaux ministres femmes.

« À bien y regarder, six (6) des sept (7) femmes nommées ont une certaine assise politique sur des territoires bien donnés, se rendant ainsi indispensables au système, d’une manière ou d’une autre. Certes, leurs compétences ont prévalu, mais leur poids politique dans leur région n’a pas été fortuit dans leur choix », reconnaît la présidente de l’ONG Bridge.

Selon elle, les choses peuvent changer : « Il y a bien longtemps que j’ai réalisé qu’en politique et au vu du contexte et de la culture politique sous nos cieux, l’indignation ne suffira pas. Il nous faudra alors travailler très fort à renforcer le leadership territorial ou sectoriel des femmes », conclut Madia Bamba.

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