Culture

Musique, Yodé et Siro, artistes engagés et constants

Mis à jour le 2 décembre 2020
Publié le 02/12/2020 à 1:10 , , , , ,

 Propulsés devant la scène musicale africaine en 1996 grâce à leur titre Asec-Kotoko, Daly Djédjé dit Yodé et Sylvain Decavailles Aba alias Siro, sont restés constants dans leur engagement pour influencer la société ivoirienne.

Yodé et Siro ont été convoqués par la section recherches de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire le mercredi 2 décembre 2020. Quelques jours avant cette convocation, au mythique espace, l’Internat du Zouglou de Yopougon, les deux artistes ont tiré à boulets rouges sur la justice ivoirienne, lors d’une prestation. Accusé d’être à la solde du pouvoir et d’être le « procureur d’un seul camp », Adou Richard en a eu pour ses frais.

La dénonciation des tares de la société ivoirienne par Yodé et Siro ne date pas d’aujourd’hui. Elle constitue leur marque des enfants de Gbatanikro.

En 1999, ils sortent l’album Victoire avec le morceau « Tu sais qui je suis » qui deviendra un tube. Les Zouglouman y dénoncent le concept de l’ivoirité créé par Henri Konan Bédié, alors président de la République. Cet album sera censuré par les autorités ivoiriennes d’alors.  Cette censure n’altérera en rien leur détermination à dénoncer les erreurs des dirigeants politiques.

En 2007, alors que la rumeur de détournements dans la filière café-cacao, mamelle de l’économie ivoirienne, se fait de plus en plus persistante, les enfants de Treichville sortent Signe Zo. Leur chanson ‘’Le peuple te regarde’’ est un procès du régime des « Refondateurs ». Tricherie aux concours d’État, gabegie, incompétence de certains collaborateurs du président Laurent Gbagbo… sont les maux dénoncés par ces artistes engagés.

Absents des kiosques depuis plusieurs années, le duo fait son entrée dans les bacs en 2020 et sort « Président on dit quoi ». Tribalisme, népotisme, abus de pouvoir… sont les thèmes abordés dans cette œuvre musicale. En moins de deux jours, ils réussiront à vendre plus de 50.000 CD.  « Président on dit quoi », est souvent interprétée comme une allégorie de la gestion « tribale » du régime d’Abidjan. Elle est tellement appréciée par les opposants, qu’elle est jouée en boucle à tous les meetings de l’opposition.

La constance des thèmes abordés par Yodé et Siro, fait des deux ex-membres du groupe les « Poussins chocs » des artistes musiciens les plus engagés de Côte d’Ivoire. Tous les régimes qui se sont succédés depuis la mort du président Houphouët-Boigny (1960-1993) ont été la cible de leurs critiques.

Arnaud Houssou
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