Société

Marcory : elle exploite des enfants au nom d’une ONG fictive, la police l’arrête

Mis à jour le 29 avril 2023
Publié le 29/04/2023 à 12:00 , , , ,
Soutirer des fonds aux personnes de bonne volonté avec des photos d’enfants. Mal en a pris à cette sexagénaire qui se faisait passer pour la responsable d’une Organisation non gouvernementale (ONG). Un forfait dénoncé grâce à la puissance des réseaux sociaux. Mais comment reconnaître le bon grain de l’ivraie ?

Une vidéo diffusée, le lundi 24 avril 2023, par une internaute, mettait en scène des enfants sur une échelle et un autre en pleine activité sur une dalle. La scène se passe dans la commune de Marcory à Abidjan. Un risque pris par ces enfants à la demande d’une dame qui prétend être responsable d’une ONG. Son organisation viendrait en aide aux enfants nécessiteux.

Suite à de nombreux partages de la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, la police nationale s’est saisie du dossier. Sur les lieux, l’auteur des faits est interpellée. Il s’agit de dame K.F.E, 60 ans. Pour sa défense, cette dernière déclare aux forces de l’ordre qu’elle partage un repas avec ces enfants chaque lundi et même pendant les fêtes. Repas au cours desquels ceux-ci profitent pour faire les petits travaux du siège de son ONG qui lui sert également de domicile.

Mais après investigations, il ressort que l’ONG de dame K.F.E.L ne possède aucun agrément d’exercice. Animée d’intentions loin d’être altruistes, elle utilise les images des enfants pour recueillir des fonds. Plus accablant, aucun enfant n’a été trouvé dans cette ONG à l’arrivée des forces de l’ordre . D’où son interpellation.

Reconnaître une vraie ONG d’une fausse

Joint au téléphone par 7info, Serge Yeffe, consultant auprès des organisations de la société civile ivoirienne (OSCI) donne des éléments de réponse.

« Une ONG doit d’abord avoir ses documents officiels. Notamment les statuts et règlements intérieurs, avoir une attestation de dépôt au ministère de l’Intérieur et enfin avoir un agrément dudit ministère. Pour avoir de la crédibilité, l’ONG devra faire partie d’une faîtière et avoir les agréments qui lui seront délivrés par celle-ci. Je peux citer en exemple, l’Alliance des religieux pour la lutte contre le sida et autres pandémies (qui regroupe toutes les OSCI des milieux religieux), le Réseau des personnes vivantes avec le VIH, le Réseau des professionnels des médias contre le VIH sida, les centres sociaux des communes d’Abidjan. À l’appui, les projets déjà exécutés avec les partenaires techniques et financiers tels que l’USAID, le PEPFAR et le Fonds mondial », révèle Serge Yeffe.

Selon le consultant, aujourd’hui les ONG sont auditées donc le principal risque encouru par ces personnes qui agissent pour le compte d’organisations non gouvernementales illégales, c’est la prison.

Pour preuve l’indélicate dame K.F.E.L a été déférée au Parquet le mercredi 26 avril 2023 pour répondre de ses actes.

Maria Kessé

 

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